Conakry, 12 mars – Dans la salle feutrée d’un grand hôtel de la capitale, les principaux acteurs du développement en Guinée se sont réunis ce mercredi pour le lancement de la Revue globale de portefeuille actif des projets financés par les partenaires internationaux. Un exercice crucial, censé évaluer l’impact et l’efficacité des financements extérieurs.
Au premier rang, le Premier ministre Bah Oury. Face aux représentants des bailleurs de fonds, il salue leur engagement, mais insiste sur la nécessité d’une exécution plus rigoureuse des projets en cours. « Nous avons progressé », reconnaît-il, évoquant un taux d’absorption des financements passés de 20 % à près de 47 %. « Mais ce n’est pas encore suffisant », tranche-t-il d’un ton ferme.
L’objectif est clair : atteindre un taux d’exécution de 75 % d’ici fin 2025. Une ambition qui, selon lui, ne souffre d’aucune excuse. « On emprunte de l’argent pour des projets déjà étudiés et validés. Il est incompréhensible que, malgré la disponibilité des fonds, nous soyons toujours confrontés à des lenteurs excessives. »
Dans les couloirs, des techniciens des ministères échangent à voix basse sur les obstacles structurels qui freinent les décaissements. Certains pointent des lourdeurs administratives, d’autres évoquent un déficit de suivi rigoureux.
« Nous devons changer de méthode », martèle le Premier ministre, qui veut un suivi plus incisif et des mesures concrètes pour accélérer la mise en œuvre des projets. « Ce sera un levier essentiel pour notre développement », conclut-il, sous le regard attentif de ses interlocuteurs.
Reste à voir si cette volonté politique se traduira rapidement en résultats visibles sur le terrain.
Saliou Keita