Conakry, vendredi 28 février 2025 – Sous les dorures du Palais du Peuple, une étape décisive vient d’être franchie pour l’avenir de la Guinée. En session plénière, le Conseil National de la Transition (CNT) a adopté six accords et conventions majeurs destinés à transformer le quotidien des populations. De l’accès à l’eau potable à l’énergie en passant par la santé et les infrastructures rurales, ces initiatives ambitionnent de poser les jalons d’un développement durable et inclusif.
L’eau potable pour Beyla, Koubia et Fria
Parmi les projets examinés, la question de l’accès à l’eau potable a occupé une place centrale. Le premier accord adopté concerne la mise en place de systèmes d’alimentation en eau potable dans les villes de Beyla, Koubia et Fria. Objectif : fournir une ressource essentielle à ces populations grâce à des forages industriels et un ouvrage de prise d’eau sur le fleuve Konkouré. Un projet structurant qui s’inscrit dans une vision à long terme visant à étendre cette dynamique à l’ensemble des 26 villes du pays d’ici 2040.
Une énergie propre pour le sud du pays
La Guinée mise également sur le développement de l’énergie hydroélectrique pour booster son économie. La convention de concession signée avec la société KAMA SA et ANDRITZ HYDRO prévoit la construction de la microcentrale de Keno, d’une capacité de 7,2 MW, pour approvisionner Guéckédou, Macenta et Kissidougou. D’un coût de 45,49 millions de dollars, ce projet est conçu sur un modèle de partenariat public-privé : l’énergie produite sera achetée par Electricité de Guinée (EDG) pendant 25 ans avant d’être cédée à l’État.
Un autre accord conclu entre EDG et Topaz Multi-Industries SA vise à améliorer la desserte en électricité avec un investissement de 20 millions de dollars, un pas important vers la stabilisation du réseau électrique national.
Un coup d’accélérateur pour la santé
La santé des Guinéens était aussi au cœur des décisions du CNT. Un accord de financement de 95 millions de dollars, composé de prêts et de dons de l’Association Internationale de Développement (IDA) et du Fonds Fiduciaire du Mécanisme de Financement Mondial (GFF), a été validé. Ce projet ambitieux vise à renforcer le système de santé à travers l’amélioration des services maternels, infantiles et néonataux.
Au programme : renforcement des structures sanitaires, fourniture d’équipements médicaux, électrification des centres de santé et amélioration de l’accès à l’eau et à l’assainissement. Une initiative qui répond à une urgence sanitaire persistante.
Des ponts et des routes pour dynamiser les échanges
Le développement passe aussi par l’amélioration des infrastructures de transport. La convention de crédit acheteur signée avec BPI-France SA permettra la construction de 14 ponts et la réhabilitation de 14 pistes rurales dans plusieurs préfectures du pays, notamment Kouroussa, Mandiana, Siguiri, Beyla, Kérouané, Nzérékoré et Lola. Ce projet, d’un coût global de 38 millions d’euros, facilitera les déplacements et fluidifiera le commerce entre les régions.
Une adoption quasi unanime
Au terme de cette session, les 69 conseillers du CNT présents ont donné leur feu vert. Trois des accords ont été adoptés à l’unanimité, tandis que les trois autres ont été ratifiés à la majorité. Un signal fort de cohésion et d’engagement pour un avenir meilleur.
Avec ces nouvelles mesures, la Guinée franchit un cap décisif vers un développement économique et social durable. Mais sur le terrain, l’attente est grande : les citoyens espèrent voir ces projets se concrétiser rapidement, loin des effets d’annonce habituels.
Amadou Diallo