La Guinée s’invite au Mobile World Congress (MWC) 2025 de Barcelone. Officiellement, la ministre des Postes, des Télécommunications et de l’Économie numérique, Rose Pola Pricémou, y conduit une délégation pour renforcer la coopération internationale, attirer des investisseurs et échanger avec les géants de la tech mondiale. De belles ambitions sur le papier. Mais derrière cette vitrine, où en est réellement la transformation numérique du pays ?
Chaque année, les délégations ministérielles se succèdent dans ces grands rendez-vous internationaux, multipliant les discours et les rencontres. Cette fois encore, la Guinée promet d’accélérer son virage numérique en s’attaquant à des sujets de pointe : connectivité, intelligence artificielle, 5G, infrastructures digitales… Une présence qui se veut stratégique, symbolisée par un stand dédié aux projets du pays.
Mais concrètement, que reste-t-il de ces grandes annonces une fois les projecteurs du MWC éteints ? Pendant que nos responsables échangent avec Huawei, Smart Africa ou encore la CEA-ONU sur la souveraineté numérique et la fiscalité de la connectivité mobile, la réalité sur le terrain est bien différente. L’accès à Internet demeure un luxe pour une grande partie de la population, les infrastructures numériques sont embryonnaires, et les politiques de régulation restent floues.
L’ambition d’un « numérique levier du développement économique et social » ne doit pas se résumer à des missions diplomatiques et des panels internationaux. Il est urgent de traduire ces engagements en actions concrètes, visibles et accessibles pour les citoyens. À défaut, ces déplacements risquent de n’être qu’une énième tournée de représentation sans impact réel sur la transformation digitale du pays.
Barcelone est une scène. Reste à savoir si la Guinée y joue un rôle stratégique ou si elle s’y rend en simple spectatric
Algassimou L Diallo