Conakry, marché de Madina – À l’approche du mois de Ramadan et du Carême chrétien, les autorités de la transition guinéenne ont pris une décision majeure pour atténuer la flambée des prix des denrées alimentaires. Un protocole d’accord a été signé entre la Chambre de commerce, d’industrie et de l’artisanat de Guinée (CIAG), la direction générale des douanes et la direction nationale du commerce intérieur afin de garantir un approvisionnement stable et des prix contrôlés sur le marché.
Dans les allées animées du marché de Madina, les commerçants s’adaptent à ces nouvelles mesures. Mamadou Diallo, grossiste en riz et en sucre, affiche un sourire prudent : « Si tout le monde respecte ces prix, ça peut aider les consommateurs. Mais il faut voir si les contrôles seront vraiment appliqués. »
Des prix plafonnés sous haute surveillance
Selon Mamadou Baldé, président de la CIAG, ces prix plafonnés ont été établis en concertation avec les acteurs économiques. « Nous avons veillé à fixer des tarifs accessibles tout en assurant un approvisionnement suffisant du marché », a-t-il déclaré.
Mais l’État se veut strict sur l’application de ces tarifs. Toute infraction sera sévèrement sanctionnée : « La saisie des marchandises, la fermeture des points de vente et des amendes sont prévues pour les contrevenants », avertit Baldé. Un message clair aux commerçants tentés d’ignorer ces directives.
Un appel à la vigilance des consommateurs
Du côté des ménagères, entre soulagement et scepticisme, les avis sont partagés. Fatoumata, une mère de famille venue faire ses courses, s’interroge : « C’est bien de fixer des prix, mais est-ce que les marchés vont vraiment suivre ? »
Pour éviter toute dérive, la CIAG invite les citoyens à signaler toute infraction via un numéro vert (142) et auprès des bureaux régionaux et préfectoraux.
En attendant, dans les marchés de Conakry et de l’intérieur du pays, les regards sont tournés vers l’évolution des prix. Ce plafonnement tiendra-t-il ses promesses face aux réalités du commerce guinéen ? Les prochaines semaines seront décisives.
Fatimatou Diallo