Présenté comme un levier de développement économique pour la Guinée, le programme Simandou 2040 suscite autant d’espoirs que d’interrogations. Entre promesses de prospérité et opacité persistante, ce projet risque de se transformer en un simple outil de propagande politique. Sans transparence ni redevabilité, la montagne de Simandou pourrait bien accoucher d’une illusion.
On parle beaucoup du programme Simandou, de la transformation structurelle de notre économie, créant de milliers d’emplois directs et indirects. Pourtant, nous, citoyens lambdas, avons du mal à cerner le véritable enjeu de ce projet.
Le risque est grand de tomber dans l’illusion totale si l’on transforme Simandou 2040 en un simple instrument de propagande politique, destiné à séduire les populations en vue d’un soutien à la candidature du Président de la transition aux prochaines élections.
Concrètement, nous n’avons toujours pas accès au contenu de la convention de Simandou 2040. Si cette convention reste inaccessible, cela signifie soit un manque de transparence, soit l’absence d’un véritable projet. Et c’est bien trop inquiétant.
Rendre cette convention publique serait pourtant un gage de transparence, de redevabilité, de participation citoyenne et de lutte contre la corruption.
Malheureusement, au vu de l’évolution des choses, ce programme ressemble davantage aux promesses électorales classiques des partis politiques en quête de pouvoir : « Nous allons construire des hôpitaux, former les jeunes, bâtir des routes et des écoles partout, et éradiquer le chômage. »
Le projet Simandou-40 doit aller bien au-delà d’un simple slogan sur les réseaux sociaux. Il doit être un véritable levier de transformation économique, fondé sur une gouvernance rigoureuse et une transparence totale.
Pour cela, notre jeunesse doit être exigeante et ambitieuse. Nous devons réclamer la publication des clauses essentielles de cette convention, notamment les obligations fiscales et sociales des parties prenantes.
Seule une vigilance collective permettra d’éviter que Simandou ne devienne un mirage de plus.
Dr. Karamo Kaba
Consultant en Santé publique & Prévention