Une nouvelle fois, la Guinée joue à l’extérieur ce qui devrait être un match à domicile. Faute de stades homologués par la Confédération Africaine de Football (CAF), nos équipes sont contraintes de s’exiler, notamment en Côte d’Ivoire. Un énième affront pour le sport guinéen et une illustration frappante de la faillite infrastructurelle du pays. Mais au-delà du football, c’est tout un mode de gouvernance qui est mis en accusation.
Pour Fodé Baldé, responsable de la communication de l’Union des Forces Républicaines (UFR), cette situation n’est pas un hasard. Elle est le reflet d’un système politique sans vision, incapable de poser les bases d’un développement durable. « Tant que le logiciel mental de ceux qui nous dirigent ne sera pas mis à jour, cette situation perdurera, et peut-être même s’aggravera », dénonce-t-il.
Pendant que la Guinée patauge, d’autres nations avancent. La Côte d’Ivoire, où la Guinée joue aujourd’hui ses matchs, mise sur des figures comme Tidjane Thiam pour assurer sa relève économique et politique. Ici, au contraire, le pays semble prisonnier d’une gouvernance au rabais, où l’incompétence et l’improvisation tiennent lieu de stratégie.
Fodé Baldé dresse un constat implacable : « Les nations se distinguent par la qualité de leurs dirigeants. Et cette qualité ne se résume pas aux slogans ou à l’occupation du pouvoir, mais à un ensemble de critères fondamentaux : le profil, l’expérience, l’expertise, la vision et surtout la capacité à concrétiser cette vision ». La Guinée, elle, semble condamnée à mendier des infrastructures, à attendre des aides extérieures, pendant que ses dirigeants se contentent de discours populistes vidés de toute substance.
Face à cet immobilisme, l’UFR plaide pour un leadership capable de rompre avec la gestion approximative qui plombe le pays. Et à leurs yeux, ce leadership a un nom : Sidya Touré. « Il sait ce qu’il faut faire et peut mettre les Guinéens au travail, réhabiliter la justice et la placer au cœur de la gouvernance, tout en promouvant une solidarité agissante », affirme Fodé Baldé.
La Guinée peut-elle enfin sortir du cycle de la médiocrité ? Tant que le football guinéen continuera de chercher refuge à l’étranger, la question restera sans réponse. Car au fond, le vrai match que la Guinée doit gagner, c’est celui du sursaut national et d’une gouvernance à la hauteur des attentes du peuple.
Algassimou L Diallo