À l’approche de la prochaine élection présidentielle, les appels à une candidature du président de la transition, Mamadi Doumbouya, se multiplient à travers le pays. Ce regain d’activisme politique suscite à la fois des soutiens enthousiastes et des critiques de plus en plus marquées. Parmi ces voix critiques, celle d’Abdoulaye Diallo, président du Mouvement pour la solidarité et le développement (MSD), se distingue.
Depuis l’étranger, où il séjourne actuellement, ce responsable politique exprime ses préoccupations quant à la direction prise par le Comité national du rassemblement pour le développement (CNRD). À ses yeux, la gouvernance actuelle s’inscrit dans la continuité des pratiques des régimes précédents. « Le CNRD n’est pas venu avec un programme clair pour diriger le pays », affirme-t-il, ajoutant que les actions en cours ne traduisent pas une réelle volonté de transformation.
Selon lui, les projets en cours d’exécution sont principalement hérités des anciennes administrations. Il estime que les réformes structurelles attendues, notamment sur le plan social, tardent à se concrétiser. « Le tissu social reste fragile », déclare-t-il, tout en rappelant que les aspirations de changement exprimées par la population demeurent vives.
Quant aux nombreuses initiatives populaires en faveur d’une éventuelle candidature de l’actuel chef de l’État, Abdoulaye Diallo y voit une conséquence du contexte économique difficile. Il évoque un climat de précarité où, selon lui, la population se sent contrainte de manifester son soutien faute d’alternatives concrètes.
Il déplore également une absence de cadre de dialogue politique ouvert, soulignant que les engagements initiaux de la transition, notamment celui de remettre le pouvoir aux civils, semblent s’éloigner. « Ce n’est pas la personne de Mamadi Doumbouya en tant que telle qui pose problème, mais la dynamique enclenchée autour de lui », nuance-t-il.
Face à ces interrogations, l’avenir de la transition dépendra de la capacité des autorités à rétablir la confiance, à garantir un processus électoral crédible, et à respecter les engagements pris devant la nation et la communauté internationale.
Algassimou L Diallo