Dans une récente interview accordée à ‘’Le Monde’’, Ousmane Gaoual Diallo, porte-parole du gouvernement guinéen, a tranché la question qui brûle toutes les lèvres : le général Mamadi Doumbouya sera bien candidat à la prochaine élection présidentielle. Une annonce qui, loin de rassurer, soulève de nombreuses interrogations sur l’avenir politique du pays.
- Diallo a affirmé que la candidature du chef de la junte est « une évidence », justifiant cette nécessité par la continuité des réformes en cours. Selon ses propos, la rigueur et l’expérience de Doumbouya sont indispensables pour mener à bien ces transformations. Cependant, cette position ne fait qu’intensifier les craintes au sein de l’opposition, qui voit dans cette déclaration une volonté manifeste de pérenniser le pouvoir militaire.
L’argument avancé par Diallo, selon lequel les autres candidats ne pourront jamais constituer une majorité, semble plus être un plaidoyer pour l’immobilisme qu’une véritable volonté de dynamiser le paysage politique. Les coalitions, affirme-t-il, sont sources d’instabilité, une assertion qui évoque les récurrents coups d’État en Guinée depuis 1958. Ce discours, loin d’être anodin, sonne comme un avertissement, accentuant les doutes déjà présents dans l’esprit des Guinéens.
Les acteurs politiques guinéens expriment de plus en plus leur inquiétude face à la tendance de la transition militaire à vouloir prolonger son mandat. À l’approche de cette élection cruciale, il devient urgent de s’interroger sur la place de la démocratie dans ce processus. Le choix de Doumbouya, pour certains, pourrait bien s’apparenter à une stratégie visant à maintenir le statu quo, alors que la population aspire à un véritable changement.
Ainsi, la candidature de Doumbouya, bien qu’annoncée avec assurance, pourrait bien faire naître une nouvelle phase de tension au sein d’une classe politique déjà fracturée. Le chemin vers l’élection présidentielle s’annonce semé d’embûches, et il sera primordial de veiller à ce que les voix de tous les Guinéens soient entendues dans cette période de transition incertaine.
Ousmane Sibé Fofana