Face à une admission aussi faible que 24,64 %, comment expliquer qu’une seule préfecture puisse compter plus d’une trentaine de lauréats, alors que d’autres grandes villes et écoles luttent pour en obtenir un seul ? Explorez l’impact de la fraude généralisée et les défis auxquels le système éducatif guinéen est confronté après le départ du ministre Hawing.
En dépit du faible taux d’admission (24,64 %), comment est-il possible qu’une seule préfecture puisse avoir autant de lauréats, plus d’une trentaine ? Alors que certaines grandes villes, communes ou grandes écoles peinent à obtenir un seul lauréat, Siguiri, à elle seule, en compte plus d’une trentaine. Pendant que certains enseignants, fondateurs et parents d’élèves investissent tout leur temps pour que leurs enfants obtiennent un bon classement, à Siguiri et ailleurs, la fraude s’impose comme une anomalie normale.
Aujourd’hui, je comprends le véritable sens du combat du ministre Hawing et pourquoi beaucoup d’élèves se sont réjouis de son départ à la tête du département. Combien d’élèves pleurent aujourd’hui parce qu’ils voient leur place volée par d’autres élèves ? Quand la fraude devient une norme, le mérite devient une anomalie. Avant le CNRD, 80 % des lauréats venaient de Siguiri et d’autres localités. Il arrivait même que certains élèves déménagent à Siguiri pour y passer le baccalauréat et revenir ensuite. Les mêmes pratiques recommencent, et vive les conséquences !
Avec l’avènement du CNRD, les deux premières années, le ministre Hawing avait remis les pendules à l’heure et nous connaissons tous le sérieux qui a caractérisé les examens de 2022 et 2023. Aucune école, ville ou centre n’avait le monopole des scores des lauréats. Les résultats étaient répartis entre les bons élèves de tout le pays. On se rappelle encore des boursiers de 2023, des Iréné et autres, leur éloquence et tout. Ils étaient les vrais premiers. C’étaient les bons moments pour l’école guinéenne. Le mérite, rien que le mérite.
Aujourd’hui, juste après le départ du ministre Hawing, nous retombons dans les mêmes dérives et pratiques. Ah Bon Dieu, que ça fait mal de voir s’écrouler toutes les bonnes pratiques instaurées durant les deux premières années sous le CNRD. Où est le principe de continuité de l’administration ? Comment peut-on sauver l’éducation si les élèves qui devraient occuper les meilleures places pour le Maroc sont remplacés par des fraudeurs ? Quelle honte et déshonneur pour le système éducatif ! Je pense à tous ces élèves qui ont passé toute l’année à travailler dur dans l’espoir d’occuper les meilleures places. Je pense à tous ces parents qui ont investi sans réserve sur leurs enfants dans l’espoir que ces derniers occupent la meilleure place. Je pense à tous ces fondateurs et enseignants qui ont mis toute leur énergie dans la formation de leurs élèves dans l’espoir que ces derniers occupent les meilleures places.
Ce qui s’est passé pendant les examens et ce classement national que nous voyons, cela décourage les bons élèves et les enseignants qui se donnent à fond. L’effort fait les forts. Mais quand on fournit l’effort et que l’on voit d’autres, qui n’ont fourni aucun effort, prendre la place des meilleurs, c’est vraiment révoltant, écœurant et décourageant.
Avec le slogan « dédramatisons les examens nationaux », nous vivons le pire examen en république de Guinée. Nous faisons du tort aux bons élèves et aux bonnes écoles. L’État doit prendre son courage en main et réévaluer les boursiers avant leur départ pour le Maroc. Il faut éviter d’envoyer des élèves qui n’ont pas le niveau, car c’est l’image du pays, c’est le drapeau guinéen qui est en jeu. La fraude qui a caractérisé ces examens et les résultats que nous voyons remet en cause la crédibilité de ces examens.
Face à une telle bavure et à une telle honte, la démission du ministre semble être l’option la plus judicieuse. Quoi qu’il fasse, il ne pourra plus sortir par la grande porte. Il a voulu saboter son prédécesseur, et il en subit maintenant les conséquences. Pourtant, le Président de la République avait insisté pour que les examens soient bien organisés. Mais ouf !
Nous souhaitons vivement un autre examen ou concours pour les 300 premiers de la République de chaque option. Ce résultat mérite d’être revu. Sa crédibilité et l’honneur du pays en dépendent.
source: Visionguinée