La réplique de l’Iran qui pour la première fois a mené une opération directe contre Israël en envoyant plus de 300 drones et missiles vers l’État hébreu, fait craindre un regain de tension au Liban. Au sud du Liban, depuis le 9 octobre 2023, des affrontements quotidiens ont lieu entre l’allié de l’Iran, le puissant parti chiite du Hezbollah et Israël autour de la frontière. Mais les frappes israéliennes se font plus en profondeur.
À Beyrouth, les Libanais s’inquiètent de payer le prix fort de ces tensions régionales. Les drones et les avions de chasse israéliens planent régulièrement dans le ciel de Beyrouth comme la promesse d’une menace.
Depuis le 9 octobre 2023, Mayrig, couturière dans le quartier de Mar Mikhael, ne dort plus sur ses deux oreilles : « Je suis tout le temps stressée. La nuit, je ne dors pas bien, je n’arrive pas à me détendre. Le moindre bruit me fait peur. Tout ça a des conséquences sur mon corps et ma santé. »
Sans double nationalité ou visa, la plupart des Libanais savent qu’ils ne pourront pas quitter le pays si une guerre de grande ampleur éclate. Pragmatique, Joe Daou, coiffeur, sait où il ira se réfugier : « Il y a des régions qui sont sûres au Liban, si on a peur des bombardements, on pourra y aller. Tout le Liban ne sera pas touché. Mais s’ils bombardent les infrastructures, est-ce qu’on a encore un État capable de reconstruire ? Comment on vivra ? C’est ça ma peur. »
La crise économique, en tête des préoccupations
Avant une guerre dont personne ici ne veut, c’est bien la crise économique qui sévit depuis bientôt cinq ans qui arrive en tête des préoccupations. « On cumule les problèmes, explique Elie Chalfoun qui gère une épicerie. Quoi qu’il se passe, on n’aura plus de travail et les dépenses vont continuer à augmenter. »
Alors que plus de 80% de la population vit dans la pauvreté à cause de l’effondrement économique, le Liban pourrait ne pas se relever d’un nouveau conflit.
Source : Rfi