Le Rwanda a annoncé ce lundi 17 mars la rupture de ses relations diplomatiques avec la Belgique, l’accusant d’avoir « pris parti » pour Kinshasa « bien avant et pendant le conflit en cours en République démocratique du Congo (RDC) ». Cette décision marque une nouvelle escalade dans les tensions entre les deux pays, déjà envenimées depuis plusieurs mois.
Dans un communiqué, Kigali dénonce une politique belge qui aurait « constamment miné » le Rwanda et l’accuse d’alimenter une campagne hostile à son encontre. Bruxelles est notamment pointée du doigt pour son rôle dans l’adoption de sanctions européennes visant des personnalités rwandaises en raison du soutien présumé de Kigali au groupe rebelle M23.
Un divorce acté après des mois de tensions
La rupture diplomatique se traduit par l’expulsion de la mission belge, menée par un chargé d’affaires, qui dispose de 48 heures pour quitter le territoire rwandais. Une mesure jugée « disproportionnée » par le ministre belge des Affaires étrangères, Maxime Prévot, qui déplore le refus de Kigali de privilégier le dialogue.
De son côté, le Rwanda accuse la Belgique de mener une « campagne agressive » contre lui, l’accusant d’utiliser des « mensonges et manipulations » pour nuire à son image et déstabiliser la région.
Cette escalade s’inscrit dans un contexte déjà tendu : en février dernier, Kigali avait suspendu sa coopération au développement avec la Belgique, dénonçant des ingérences répétées. Paul Kagame, lors d’un meeting ce dimanche, a réitéré ses critiques envers Bruxelles, renforçant ainsi l’hostilité croissante entre les deux nations.
Avec cette rupture brutale, les relations belgo-rwandaises entrent dans une zone de turbulences sans précédent, alors que le conflit en RDC continue d’alimenter les rivalités diplomatiques dans la région.
Rfi