Alors que l’ombre d’une riposte iranienne plane sur Israël, les États-Unis ont mis en garde contre une attaque « significative » de Téhéran, potentiellement dès cette semaine. Plusieurs pays européens se sont joints à cet appel, exhortant l’Iran à renoncer à toute action violente. Cependant, Téhéran a fermement rejeté ces appels, affirmant qu’il n’avait pas besoin d’« autorisation » pour réagir contre Israël, qu’il accuse d’avoir orchestré l’assassinat du chef du Hamas palestinien, Ismaïl Haniyeh, sur son territoire.
Le président iranien, Massoud Pezeshkian, a réaffirmé le droit de son pays à se défendre contre toute agression. Ce mardi matin, Téhéran a une nouvelle fois balayé les demandes des puissances occidentales, réitérant sa détermination à riposter contre son « ennemi juré », qu’il accuse d’avoir éliminé Ismaïl Haniyeh le 31 juillet. Des menaces similaires émanent des alliés régionaux de l’Iran, notamment au Liban, en Irak, et au Yémen, qui pointent également du doigt Israël pour cet assassinat et promettent des représailles armées.
Cependant, ces menaces doivent être prises avec précaution. Les responsables américains ont plusieurs fois prédit l’imminence d’une attaque, parfois en fournissant des dates précises. Pourtant, depuis l’assassinat de Haniyeh, et celui de Fouad Chokr, responsable militaire du Hezbollah au Liban, la grande contre-offensive annoncée n’a toujours pas eu lieu.
Négociations pour un cessez-le-feu
Pendant ce temps, les États-Unis ont significativement renforcé leur présence militaire dans la région et intensifient les pressions diplomatiques. D’après les médias israéliens, le secrétaire d’État américain, Antony Blinken, est attendu dans la région ce mardi soir. De nouvelles négociations pour un cessez-le-feu à Gaza et la libération des otages doivent, en principe, débuter jeudi. Toutefois, le Hamas semble réticent à y participer, préférant s’en tenir à un plan proposé il y a deux mois par le président américain, Joe Biden.
La situation pourrait-elle dégénérer en une guerre plus vaste ou laisser place à de nouvelles négociations? L’incertitude demeure. En Israël, l’armée affirme être à son plus haut niveau d’alerte, sans pour autant donner de consignes supplémentaires à la population.
Les Israéliens face à une attaque imminente
Dans le nord d’Israël, à la frontière libanaise, la population vit sous les alertes aux roquettes, avec une lassitude palpable. À Kiryat Shmona, où 90% de la population a été évacuée depuis le 7 octobre, ceux qui sont restés espèrent majoritairement une guerre rapide pour que leurs familles puissent revenir.
À Jérusalem, lundi soir marquait le début de Tisha Bé’Av, une journée de jeûne en mémoire de la destruction des deux temples. De nombreux religieux priaient au Mur des lamentations, certains se rappelant que la guerre de 1973 avait éclaté un jour de commémoration, Yom Kippour. Cependant, à Tel Aviv, l’atmosphère était tout autre : les plages bondées et les fêtes de ce week-end trahissent une insouciance qui pourrait n’être que de façade.
Les Israéliens savent qu’une attaque de l’Iran et de ses alliés est possible à tout moment. Bien que préoccupés, ils se disent globalement protégés par leur armée, le bouclier antimissile, et la présence de nombreux abris.
SOURCE : RFI