Revue de presse Afrique :
Au Mozambique, la victoire du Frelimo, parti historiquement au pouvoir, continue de diviser et d’alimenter les violences. Le Conseil constitutionnel a validé le résultat des élections, mais des irrégularités signalées par des observateurs internationaux ont envenimé la situation. La capitale, Maputo, est le théâtre de scènes de chaos, comme le rapporte le journal Savana : « Malgré la pluie, qui commence à tomber en début de soirée, la ville est plongée dans le chaos. Plusieurs agences bancaires sont incendiées, des magasins pillés… Une camionnette de police est réduite en cendres. Certains policiers retirent leurs uniformes pour échapper à la colère populaire. » Les violences, largement couvertes par la presse africaine, suscitent des réactions internationales, en particulier au Burkina Faso. Le journal Le Pays analyse la situation : « Cette répression montre que le Frelimo, au pouvoir depuis un demi-siècle, ne cèdera pas à la pression ». La crise politique actuelle s’ajoute aux défis sécuritaires du pays, déjà confronté à des attaques terroristes et aux conséquences dévastatrices du cyclone Chido, qui a fait 73 disparus.
A Bamako, la junte au pouvoir continue de marquer sa rupture avec l’héritage colonial. Le nom de l’« Avenue de la Cédéao » a ainsi été rebaptisé « Avenue de l’AES », en référence à l’Alliance pour la solidarité des États. Cette relecture de l’espace public, comme le souligne Sahel Tribune, représente un « regard vers l’avenir » et un « appel à l’unité », mais ne sera complète que si elle est partagée et diffusée au sein de la population.
En France, à l’occasion des célébrations de Noël, le journal Le Point se penche sur la présence croissante des prêtres africains dans les églises. Selon les chiffres, huit prêtres étrangers sur dix viennent d’Afrique, un phénomène né de la crise des vocations en France. Ces prêtres, issus de pays comme la République Démocratique du Congo, le Bénin, ou encore le Cameroun, rencontrent cependant des défis d’adaptation dans un environnement culturel et social très différent, entre racisme et perte de statut.
Ces sujets de tensions, qu’elles soient politiques, sociales ou religieuses, témoignent des bouleversements qui traversent le continent africain en cette fin d’année.
Rfi