Au Tchad, le chef de la transition, Mahamat Idriss Déby, est officiellement candidat à l’élection présidentielle prévue le 6 mai 2024. Il a déclaré sa candidature dans la matinée de ce samedi 2 mars, au cours d’une cérémonie organisée par la coalition formée en vue du scrutin par le MPS, le parti fondé par son père.
Le général Mahamat Idriss Déby avait gardé le silence depuis la mi-janvier 2024, lorsque le MPS avait sollicité sa candidature. C’est désormais officiel, il sera candidat à l’élection présidentielle et l’a annoncé lors d’une cérémonie d’investiture devant un millier de personnes rassemblées dans le grand amphithéâtre du ministère des Affaires étrangères.
Sa candidature n’a cependant rien d’une surprise car si Mahamat Idriss Déby a dit, dans son discours, que dans un premier temps, il ne se voyait pas candidat, le déroulement de la transition ne laissait guère de doute. Le MPS avait d’ailleurs accéléré les choses, en le désignant, mi-janvier, dans la foulée de la victoire du « oui » au référendum constitutionnel, avant d’engager des discussions en vue de cette coalition pour un Tchad Uni qui promet une « victoire éclatante » au chef de la transition.
« Celui qui veut se faire moudre n’a qu’à passer devant nous », a dit le patron du MPS, Mahamat Zène Bada, avant d’ajouter « Nous vous amenons 65% des voix, vous irez récupérer le reste. »
Mahamat Idriss Déby a, lui, été sobre. Il a salué la « résilience » des Tchadiens et défendu l’œuvre de la transition, principalement le maintien de la stabilité du pays dans une sous-région « où une simple étincelle peut allumer tout un pays » a-t-il dit.
La mort de Yaya Dillo non évoquée
Les événements de la semaine marquée par la mort de Yaya Dillo, mercredi 28 février, lors de l’assaut contre le siège du parti de l’opposant, le chef de l’Etat s’est gardé de faire référence à ces évènements.
Pour ses soutiens, Yaya Dillo tentait de semer le « chaos » dans le pays et les forces de sécurité ont fait leur devoir et agi en légitime défense.
Cette version est contestée par beaucoup qui s’interrogent sur une utilisation abusive de la force, voire dénoncent un assassinat, une « exécution », selon son parti, le PSF.
Beaucoup d’acteurs politiques, de la société civile, de simples citoyens, s’interrogent sur les conséquences de ces événements et regrettent que la campagne électorale ne s’annonce pas dans la sérénité.
source: RFI