Le Tchad s’apprête à tenir une élection présidentielle le lundi 6 mai, qui devrait clore une transition de trois ans après la mort du président Idriss Deby Itno en avril 2021. Mahamat Idriss Déby, son fils et successeur, cherche à légitimer son pouvoir lors de ce scrutin, mais la compétition s’annonce plus ouverte que prévu.
Le candidat opposant le plus en vue est Succès Masra, qui a suscité un regain d’intérêt pour cette élection grâce à ses rassemblements de campagne impressionnants. Ses opposants, cependant, soulignent les tensions et les risques de violence liés à l’élection, d’autant plus que le système politique tchadien est fortement contrôlé par l’armée et les généraux qui ont placé Mahamat Idriss Déby au pouvoir.
Des inquiétudes quant à la crédibilité et à la transparence de l’élection ont été exprimées par des organisations de défense des droits de l’homme, qui dénoncent des incidents de répression et d’arrestations arbitraires pendant la campagne. De plus, des mesures limitant la transparence du scrutin, comme la restriction de la prise de photos des procès-verbaux, soulèvent des préoccupations.
Alors que la tension monte entre les deux principaux candidats, il y a des craintes que le scrutin conduise à des violences, notamment si des résultats contestés sont annoncés. Des appels ont été lancés pour le déploiement d’observateurs internationaux afin d’assurer la régularité du scrutin et de prévenir une éventuelle crise post-électorale.
Au-delà de l’élection présidentielle, le retour à une gouvernance stable et démocratique au Tchad nécessite également la mise en place d’institutions parlementaires et d’autorités locales élues, dont les dates restent indéterminées. Les résultats de cette élection présidentielle seront cruciaux pour déterminer l’avenir politique du Tchad et la réaction de l’armée jouera un rôle déterminant dans le maintien de la paix et de la stabilité.
Moussa Samoud