Selon Gérard Rheinberger, Président du Conseil d’Administration de Rio Tinto Simfer, qui s’adressait à la presse au cours d’un déjeuner, le projet de construction de port en eau profonde de Moribayah serait mis en veilleuse, avec l’abandon de l’aménagement de la jetée de 18 km qui était censé permettre de chargement direct du minerai de fer dans les gros navires.
« Le plan initial prévoyait la construction d’une jetée de 18 km pour accéder aux navires en eau profonde. Cependant, cela s’est avéré économiquement non rentable et trop coûteux. Des barges pour WCS et des « Transhipment Vessels » pour Rio Tinto assureront le transport du minerai vers des navires de grande capacité à 18 km des côtes, ce qui garantira la viabilité économique du projet », a déclaré Rheinberger aux journalistes.
Lindépendant.org a écouté un enregistrement audio retraçant les mêmes propos lors d’un déjeuner de presse qui a eu lieu au siège de Rio Tinto Simfer à Conakry.
Cette rencontre tenue au lendemain de la publication du communiqué de presse annonçant les nouveaux accords a regroupé une demi-douzaine de journalistes et quelques membres du staff de Rio Tinto Simfer, dont Rheinberger qui s’exprimé en anglais et dont les propos ont été repris par un traducteur.
Ce redimensionnement du projet pourrait avoir un impact sur les fondamentaux (chemin de fer, port en eau profonde) posés par Winning Consortium Simandou (WCS) dès après la ratification de sa convention concernant les infrastructures par l’ex assemblée nationale élue.
Le coût du projet, en tout cas pour la partie concernant à l’époque l’exploitation des blocs 1 et 2, y compris avec la construction du Transguinéen – chemin de fer de plus de 600 km – et du port en eau profonde était estimé à 15 milliards de dollars USD.
WCS avait déjà entamé de très grands travaux pour creuser des tunnels nécessaires pour la voie ferrée et avancé dans son projet de construction de port en eau profonde, conformément à son cahier de charges, avant l’arrêt des travaux en mars puis en juillet 2022, sur décision de la junte militaire au pouvoir.
Outre l’exportation du minerai de fer (entre 40 à 100 millions de tonnes par an selon les premiers objectifs), le port en eau profonde aurait l’avantage de doper le trafic maritime en direction de la Guinée, même après l’épuisement de la mine.
Le balle reste donc dans le camp du prochain pouvoir élu, ainsi que la manière dont il va percevoir ce changement de cap, si cette nouvelle option se confirme.
(Avec Westaf Mining)