L’ex ministre de la sécurité et leader du parti Arena, Sékou Koureïssy Condé qui, a pris la décision de prendre part au « dialogue inclusif » organisé par les autorités, avec l’appui des trois médiatrices nationales, a déclaré à lindependant.org que des garanties doivent être données au trio de coalitions politiques qui ne sont pas représentées aux discussions de l’hôtel Riviera.
« Les Guinéens sont à la recherche d’un schéma pour faire avancer les choses. Je souhaite que ce troisième dialogue marque un progrès par rapport aux deux précédents et qu’il soit le bon », a dit Condé.
Condé, qui était député dans la dernière assemblée nationale dissoute en septembre dernier par la junte militaire, trouve que les travaux débutés le jeudi 24 novembre 2022, ont un goût « d’inachevé », eu égard à l’absence des plus importantes forces politiques du pays.
« Il faut se donner le temps de résoudre les problèmes ou alors de poser les véritables questions. Les véritables questions sont les garanties que les uns pourraient donner aux autres », a-t-il souligné.
Condé conseille au trio composé du RPG-AEC (Rassemblement du peuple de Guinée-Arc en ciel), ex parti au pouvoir, de l’ANAD (Alliance nationale pour l’alternance et la démocratie), comprenant l’UFDG (Union des forces démocratiques de Guinée) de Cellou Dalein Diallo et FNDC (Front national pour la défense de la constitution) politique, incluant l’UFR (Union des forces républicaines) de Sidya Touré de ne pas se constituer « en ligne de front ou en front de refus ».
Selon lui, il vaudrait mieux faire des propositions qui sont de nature à « clarifier, soutenir et encadrer les revendications ».
« J’ai proposé au trio de désigner 2 à 3 négociateurs au nom de l’ensemble de la classe politique. Ces négociateurs auraient pu travailler avec le Premier ministre par l’intermédiaire des facilitatrices, cela n’a pas été fait. Aujourd’hui, y a une absence remarquée et regrettable. Il faut aller à la réalité », estime l’ex ministre de la sécurité.
Toutefois, le leader de l’Arena pense que les circonstances actuelles peuvent expliquer le refus du trio de rejoindre la table de dialogue.
« Je trouve inimaginable qu’un Fodé Oussou Fofana ou un Saloum Cissé soient présents dans la salle alors que leurs leaders sont tous poursuivis et que d’autres se trouvent en prison », a fait remarquer Condé.
« On a besoin de leur donner des garanties par rapport à ça. A eux de donner des garanties par rapport à leur retour pour surseoir à toute forme de manifestations et toute forme de précipitation pour qu’on ne se bouscule pas. On est en train de gérer la forme très avancée. Moi, je ne désespère pas », conclut-il.
Amadou Tidiane Diallo