Dans l’enceinte solennelle du tribunal criminel de Dixinn, les débats ont atteint un paroxysme après une requête du parquet visant à requalifier les charges de viol, de meurtre et d’enlèvement en crimes contre l’humanité. Cette initiative a soulevé des réactions véhémentes de la part de la défense, notamment de Maître Paul Yomba Kourouma, avocat d’Aboubacar Sidiki Diakité, mieux connu sous le nom de Toumba.
Pour Maître Yomba, cette rétrogradation des accusations pourrait non seulement perturber le cours du procès, mais aussi suggérer un manque de foi de la part du ministère public en la capacité de l’État guinéen à assurer un jugement équitable.
« Le ministère public, sans discernement, semble remettre en question la compétence des juges et la capacité de l’État guinéen à traiter cette affaire », déclare-t-il avec une fermeté palpable. « Le Baobab » pour sa stature imposante dans le monde juridique, Maître Yomba exprime son désarroi face à ce qu’il considère comme une atteinte aux libertés individuelles et une violation flagrante des droits. Il rappelle amèrement que la défense avait déjà consenti à la demande de requalification des faits émanant du ministère public, sans opposition majeure. Pour lui, revenir maintenant sur cette décision équivaudrait à une trahison de la justice et à un gaspillage des ressources investies dans ce procès.
L’avocat souligne également que les preuves avancées par l’accusation semblent insuffisantes pour étayer les charges contre Dadis ou Toumba, mettant ainsi en doute la solidité de l’argumentation du parquet. « C’est une déception. Le parquet semble incapable de trouver des éléments probants dans le strict respect du droit pour appuyer ses accusations », déclare-t-il avec un mélange de frustration et de détermination.
Dans ce climat de tension et d’incertitude, l’issue du procès demeure incertaine. Les regards se tournent désormais vers les juges, appelés à trancher dans cette affaire aux enjeux cruciaux pour la justice guinéenne et la mémoire des victimes du 28 Septembre.
Aziz Camara