Au cœur de l’actualité judiciaire ce jeudi se trouvait la salle d’audience de la Chambre des Appels de la Cour de Répression des Infractions Économiques et Financières (CRIEF). Les projecteurs étaient braqués sur le dossier de Rémy Lama, un dossier délicat dont les enjeux ont captivé l’attention des avocats, des représentants de l’État et des observateurs avertis.
Dans une ambiance tendue, les parties en présence ont fait valoir leurs arguments. Me Daye Kaba, représentant la partie civile à l’origine de la procédure, a exposé avec vigueur les motifs de leur appel. « Nous avons invoqué un certain nombre de motifs, notamment la dénaturation des faits, la mauvaise application de la loi, le défaut de motivation, et la non-prise en compte de nos prétentions », a déclaré l’avocat, soulignant la gravité des accusations portées contre Rémy Lama.
Cependant, en matière pénale, chaque recours entraîne une réaction en cascade. Le ministère public, représenté par Malick Marcel Oularé, a fait savoir que leur appel incident sera également pris en considération. « Éventuellement au fil du débat, nous allons développer notre argumentaire, en tenant compte de notre appel également », a-t-il annoncé, soulignant l’importance de cette procédure pour la justice.
L’enjeu dépasse les individus en cause. Aly Touré, procureur, a mis en garde contre les conséquences d’une décision erronée. « Si la CRIEF estime que le ministre n’est pas responsable mais plutôt que c’est le ministère de la santé qui est responsable, alors qu’antérieurement le procureur Aly Touré avait soutenu à cette barre, cette décision telle qu’elle est, ne doit demeurer dans les annales de la justice parce que c’est une mauvaise décision », a-t-il souligné, rappelant l’importance de l’intégrité judiciaire.
Pourtant, au-delà des stratégies juridiques, un principe fondamental persiste : la recherche de la vérité. Me Moussa Diallo, avocat de la partie civile, a souligné l’importance de cette quête. « Si, à la lumière des débats qui ont eu lieu devant la cour en présence du ministère public, il est estimé qu’il n’y avait pas d’infraction à la loi pénale, je pense que c’est à la fois responsable et honnête de requérir la relaxe », a-t-il affirmé, réaffirmant ainsi l’engagement envers la justice.
Rémy Lama et Dame Rash Poline Kolié, acquittés en première instance, sont poursuivis pour leur implication présumée dans des affaires de passation et d’exécution de marchés publics d’une valeur de 102 milliards de Francs guinéens. La décision finale sera rendue le 14 mars prochain, marquant ainsi une étape cruciale dans cette affaire qui agite le monde judiciaire.
Abdoul Chaolis Diallo