La Guinée s’apprête à franchir un nouveau cap dans la modernisation de son système judiciaire et pénitentiaire. Fini le tout-carcéral, place aux nouvelles technologies ! C’est en tout cas la promesse portée par le ministre de la Justice et des Droits de l’Homme, Yaya Kaïraba Kaba, qui, accompagné de son homologue de la Sécurité, le général Bachir Diallo, a récemment fait le déplacement à Dakar, au Sénégal. Objectif : explorer la mise en place du bracelet électronique dans le dispositif judiciaire guinéen.
Le Centre de Cyberdéfense et d’Opérations de Confiance (CCDOC) de Dakar a été leur principal point d’intérêt. Là-bas, les deux ministres ont pu observer comment ce dispositif, déjà en usage ailleurs, permettrait de désengorger les prisons tout en maintenant une surveillance sur les personnes placées sous contrôle judiciaire ou en liberté conditionnelle.
Sur le papier, l’idée est séduisante : une alternative moderne à l’incarcération, qui éviterait à certains justiciables de croupir dans des cellules surpeuplées, tout en assurant un suivi rigoureux. Mais en Guinée, où l’état des infrastructures judiciaires et pénitentiaires est encore marqué par des lacunes criantes, la question se pose : ce projet sera-t-il une avancée réelle ou une énième réforme annoncée en grande pompe sans véritable suivi ?
Le bracelet électronique peut-il être la solution miracle à la surpopulation carcérale, ou risque-t-il de se heurter aux réalités d’un système judiciaire souvent critiqué pour son manque de moyens et son efficacité relative ? Pour l’instant, les autorités affichent leur ambition. Reste à voir si cette modernisation annoncée ne restera pas un simple effet d’annonce.
Alpha Amadou Diallo