L’ancien président de l’Assemblée nationale sous le régime de Condé, Amadou Damaro Camara, pourrait obtenir une énième mise en liberté provisoire. Cette demande, formulée ce lundi 25 mars 2024, est basée sur la détérioration de son état de santé ces derniers jours. Le procureur Aly Touré, qui avait précédemment montré des réticences, semble cette fois prêt à accepter.
Amadou Damaro Camara est poursuivi pour détournement de fonds publics. L’accusation porte sur 15 milliards de francs guinéens, une somme destinée à la construction du nouveau siège de l’Assemblée nationale à Koloma. Lors de l’audience du lundi, il a supplié le ministère public de ne pas s’opposer à sa demande de mise en liberté provisoire, soulignant que sa santé était gravement compromise.
Lors de l’audience, il a expliqué : « Je dois porter un appareil sur mon pied toutes les deux à trois heures pour éviter des blessures. Depuis décembre 2022, ma neuropathie périphérique s’était stabilisée, mais ces deux dernières semaines, la situation s’est détériorée. Les médecins disent que si je continue à me stresser, je risque de perdre mes orteils, au mieux. » Camara a affirmé qu’il ne représentait pas une menace ni pour la société ni pour l’État, plaidant pour une mise en liberté sous contrôle judiciaire.
Le substitut du procureur spécial auprès de la CRIEF a confirmé les inquiétudes sur la santé de l’accusé, indiquant qu’il avait eu une crise le matin de l’audience et avait dû être transporté à l’hôpital d’urgence.
L’avocat de Camara, Me Lancei Doumbouya, a souligné l’importance de sauver la vie de son client, déclarant que la justice aurait tout le temps nécessaire pour établir les preuves. Il a proposé de déposer tous les titres de voyage de son client en échange de sa libération provisoire.
La Cour décidera prochainement si Amadou Damaro Camara obtiendra la mise en liberté provisoire qu’il sollicite.
Algassimou L Diallo