Conakry, 2 décembre 2024 – La Cour de répression des infractions économiques et financières (CRIEF) a rendu son verdict dans l’affaire impliquant l’ex-président de l’Assemblée nationale guinéenne, Amadou Damaro Camara, et cinq autres prévenus. Reconnu coupable de détournement de 15 milliards de francs guinéens, l’ancien parlementaire a été condamné à quatre ans de prison.
À l’issue de l’audience, le procureur spécial près la CRIEF, Aly Touré, n’a pas caché sa satisfaction. « La cour a retenu M. Amadou Damaro Camara coupable de détournement de deniers publics et de corruption, tandis que Michel Kamano a également été condamné pour détournement, corruption et blanchiment de capitaux. Un autre prévenu, Jeiching, a été reconnu coupable de corruption », a-t-il expliqué.
Le ministère public avait requis cinq ans d’emprisonnement contre Amadou Damaro Camara, mais le tribunal a finalement prononcé une peine de quatre ans pour ce dernier et de cinq ans pour Michel Kamano.
« Un message fort contre l’impunité »
Pour Aly Touré, ce jugement envoie un signal clair aux agents publics tentés de dilapider les ressources de l’État. « Tout agent public qui manipule les biens de l’État doit répondre de ses actes et en payer le prix », a-t-il averti.
Par ailleurs, l’ancienne députée Zenab Camara, également mise en cause dans cette affaire, a été acquittée. Selon le procureur, le parquet n’avait jamais retenu de charges contre elle. « Nous ne ferons pas appel, car nos réquisitions finales concluaient déjà à l’absence d’infraction la concernant », a-t-il précisé.
Vers une justice plus ferme ?
Aly Touré s’est montré confiant quant à l’impact de ce verdict sur la lutte contre la corruption en Guinée. « Les faits étaient clairs et les preuves solides. Cette décision devrait dissuader tout futur acte de malversation », a-t-il déclaré.
Ce procès, emblématique de la volonté des autorités guinéennes de renforcer la lutte contre la corruption, pourrait marquer un tournant dans la gestion des affaires publiques. Une chose est certaine : la CRIEF entend maintenir le cap d’une justice intransigeante face aux détournements de fonds publics.
Saliou Keita