L’ancien ministre de l’Urbanisme, Dr Ibrahima Kourouma, fait face à la Cour de répression des infractions économiques et financières (CRIEF) pour des accusations de détournement de fonds colossaux. La somme en jeu s’élève à 612 milliards 520 millions 504 mille francs guinéens et 12 millions de dollars américains. Depuis son arrestation en 2022, Dr Kourouma est incarcéré à la maison centrale de Conakry.
Maître Pépé Antoine Lamah, l’avocat représentant les intérêts de l’État guinéen, a réclamé avec insistance la restitution de ces montants astronomiques. « L’agent judiciaire de l’État réclame plus de 600 milliards GNF et 12 millions de dollars », a-t-il déclaré.
Lors de l’audience du mercredi 15 janvier, l’avocat a demandé un renvoi de l’affaire d’une semaine. « Au terme de l’instruction préparatoire, l’ordonnance de non-lieu partiel et de renvoi, qui saisit la juridiction de ce siège, n’a pas été notifiée à l’État. Nous ne sommes pas en mesure d’assurer sereinement la défense de l’État dans ces conditions. C’est pourquoi nous avons demandé le renvoi », a-t-il expliqué.
Pour Maître Lamah, ce report était inévitable. « Les prévenus ont attendu l’audience d’aujourd’hui pour nous communiquer une tonne de pièces qui constituent pour eux les preuves de la justification des dépenses effectuées par le ministère que M. Kourouma a eu à gérer. Nous avons aussi le droit d’analyser, examiner ces pièces et apporter la contradiction », a-t-il souligné.
Il a promis de démontrer « l’existence suffisante des infractions et de réclamer ce qu’on doit à l’État, qu’on doit rembourser au peuple de Guinée ».
En réponse à la demande de mise en liberté formulée par la défense, Maître Lamah a estimé que si la cour devait accéder à cette requête, elle devrait exiger de Dr Kourouma et de son co-prévenu de déposer chacun « la somme de 500 milliards GNF dans les mains du greffe de la juridiction comme début d’exécution des montants réclamés ».
L’affaire, qui suscite une grande attention publique, reprendra mercredi prochain, laissant les citoyens guinéens en attente de la suite de ce procès hautement médiatisé.
Amadou Diallo