Le procès de Dr Mohamed Diané, ancien ministre guinéen de la Défense sous Alpha Condé, s’est poursuivi ce mercredi 23 octobre à la Cour de Répression des Infractions Économiques et Financières (CRIEF). Accusé de détournement de deniers publics, blanchiment de capitaux et enrichissement illicite, le prévenu a vu son dossier avancer avec les réquisitions du ministère public.
Lors de cette audience, la partie civile a demandé la confiscation de l’ensemble des biens de Dr Diané et le versement de 500 milliards de francs guinéens en guise de dommages et intérêts, en plus de l’exécution provisoire de la décision.
Pour sa part, le parquet a fait état de nombreuses irrégularités financières découvertes durant la gestion de l’ancien ministre, mentionnant des biens mobiliers et immobiliers importants dont l’origine des fonds reste floue. Parmi ces biens figurent une ferme agropastorale moderne, une station-service et plusieurs immeubles, notamment dans les quartiers Sènguefala et Bordeaux. Ces acquisitions ont été effectuées, selon les autorités, après 2011, période coïncidant avec son entrée dans le gouvernement d’Alpha Condé.
Au cours des différentes étapes de l’enquête, Dr Diané a été appelé à justifier l’origine de sa richesse, mais ses explications se sont révélées contradictoires face aux résultats des investigations. Il a d’abord évoqué une prime d’installation de 50 millions GNF après sa nomination, puis, devant le juge d’instruction, il a déclaré un montant de 100 millions GNF. En ce qui concerne un complexe hôtelier, il aurait affirmé qu’il appartenait à son défunt frère, ancien travailleur en Chine, sans apporter de preuves solides.
Malgré le silence observé par la défense de l’accusé lors de l’audience, le substitut du procureur, Malick Marcel Oularé, a insisté sur la gravité des faits. Il a rappelé que les sommes en jeu, notamment pour les années 2020 et 2021, s’élevaient à des milliards de GNF, sans que Dr Diané n’apporte la moindre justification sur l’utilisation de ces fonds publics, ajoutant que ce dernier avait signé pour la libération de ces montants déposés à la Banque centrale de la République de Guinée.
En conclusion, le parquet a requis une peine de cinq ans de prison ferme, une amende de cinq milliards GNF et la confiscation de tous les biens du prévenu au profit de l’État. Le verdict a été fixé au 18 décembre, date à laquelle Dr Mohamed Diané sera définitivement fixé sur son sort.
Ahmed Diaby