L’ex députée de la mouvance présidentielle sous Alpha Condé, Zeinab Camara dit « Zé Pharell » a donné ce lundi 5 Juin 2023 sa version des faits au sujet des accusations de détournements de deniers publics que la Cour de Répression des Infractions économiques et Financières (CRIEF) a lancé contre elle, l’ex président de l’Assemblée nationale, Amadou Damaro Camara et l’ex premier questeur, Michel Kamano…
Debout et s’adressant directement aux juges, la dame au caractère bien trempé n’est pas allée par quatre chemins pour démonter les accusations portées contre elles.
« Lorsque vous regardez le règlement intérieur de l’assemblée nationale, le rôle et les prérogatives du deuxième questeur n’est pas spécifié. Ce n’est pas écrit. Mais lorsque je suis arrivée, peut-être, avec mon dynamisme et mon envie de pouvoir innover, j’ai essayé d’imposer une certaine dynamique à la deuxième questure et donc me donner des rôles. C’est en ce sens que je me suis donnée le rôle de m’occuper de la gestion du matériel et du stock de l’assemblée nationale et me suis impliquée dans ce processus depuis le début de mes fonctions en tant que deuxième questeur. Sinon dans les textes vous ne verrez nulle part le rôle du deuxième questeur. On parle soit du premier questeur ou de la questeur », a déclaré Camara.
« Feu l’honorable Lonsény Camara a accusé à un moment le président de l’Assemblée nationale (Amadou Damaro Camara) et le premier questeur (Michel Kamano) d’avoir détourné les quinze milliards, mais il s’est avéré que ce montant n’était pas encore arrivé à l’Assemblée Nationale. Certains députés et présidents de commissions avaient été interpelés à la présidence d’alors pour s’expliquer. Mais je ne faisais pas partie », a-t-elle souligné dans son speech.
L’ex députée a fait remarquer qu’elle gagnait bien sa vie avant d’arriver à l’ex parlement guinéen, précisant qu’elle gagnait un salaire de 50 millions GNF dans une compagnie minière (Ndlr : Rio Tinto) avant toutes ces accusations.
Evoquant ses biens personnels, elle a donné quelques précisions à la CRIEF.
« J’ai un duplex inachevé à Lambangni (commune de Ratoma) acquis en 2015, deux terrains à Boffa (Ndlr : en 2019 puis en 2020)…. et une plantation de trois hectares à Boffa (à Guéméyiré). Les revenus que je percevais à l’assemblée nationale, la plupart partaient pour payer les assistants que j’avais personnellement recrutés, une autre partie allait dans des actions humanitaires à Boffa et de soutien des causes des militants politiques et de la population de Boffa, (ville où elle était la députée uninominale) », a précisé l’ex députée.
Alpha Amadou Diallo