(Conakry) – Devant la chambre de jugement de la CRIEF, l’ancien ministre de l’Enseignement pré-universitaire, Ibrahima Kourouma, a une nouvelle fois clamé son innocence. Ce lundi 17 mars 2025, il comparaissait pour répondre aux accusations de détournement de fonds portées contre lui par l’État guinéen.
Face à lui, le juge Yacouba Conté a rappelé les conclusions accablantes du rapport de l’Inspection Générale d’État (IGE). Entre 2011 et 2014, près de 25,9 milliards de francs guinéens restent sans justificatif. Pour l’exercice 2015-2016, la somme grimpe à 61,9 milliards. En tout, le manque à gagner pour l’État se chiffre à 287,8 milliards de francs guinéens, selon les experts financiers.
Mais Ibrahima Kourouma ne lâche rien. L’homme, qui a déjà passé trois ans derrière les barreaux, rejette en bloc ces accusations. « Ce rapport est nul et non avenu », tranche-t-il d’un ton ferme. Selon lui, les inspecteurs de l’IGE ont mené leur enquête « dans son dos » après son arrestation, sans jamais le confronter aux chiffres avancés.
L’ancien ministre affirme qu’il n’a eu connaissance de ces montants que lors de l’ordonnance de renvoi. « Si on m’avait montré ce rapport pour une contradiction, on aurait pu discuter des chiffres. Mais ce n’était pas le cas », déplore-t-il. Pour lui, il s’agit d’une injustice qu’il refuse d’accepter.
Dans un dernier plaidoyer enflammé, Ibrahima Kourouma martèle son refus de cautionner ce qu’il considère comme une mascarade judiciaire. « Je préfère dormir en prison plutôt que de valider un rapport biaisé », lance-t-il au juge.
Alors que l’audience s’achevait, la Cour a ordonné la clôture des débats. Place désormais aux plaidoiries et au réquisitoire, dernière étape avant le verdict qui scellera le sort de l’ancien ministre.
Saliou Keita