Le délibéré de la Cour suprême dans l’affaire impliquant l’ancien Premier ministre, Ibrahima Kassory Fofana, ne sera pas rendu avant le 25 juin. Initialement attendu ce mardi 7 mai 2024, le président de la Cour, Saïdou Diallo, a annoncé le report en raison de l’absence de certains conseillers pour des raisons de santé. Cette affaire, qui dure depuis deux ans, concerne des accusations de saisie pénale immobilière, gel de comptes, interdiction de sortie et renvoi.
L’avocat de Kassory, Maître Sidiki Bérété, a critiqué ce nouveau délai, mettant en lumière la détention préventive prolongée de son client, la qualifiant d’arbitraire. « Deux ans de détention préventive, c’est de la séquestration. Ça suffit, c’est du harcèlement », a-t-il déclaré. Selon lui, le renvoi du délibéré démontre un manque de volonté de résoudre l’affaire. Il a également souligné que ce report affecte non seulement Kassory, mais également d’autres détenus dans des affaires connexes.
Maître Bérété n’a pas mâché ses mots, accusant la Cour suprême de manquer de courage pour résoudre le dossier. « À ce stade, c’est un blocage total. C’est de l’humiliation. Kassory n’a rien à dire tant qu’il n’est pas libre », a-t-il ajouté. L’avocat a également rappelé que la Cour de Justice de la CEDEAO avait déjà reconnu que la détention de Kassory était arbitraire en raison de la violation de la présomption d’innocence.
Pour le moment, l’ancien Premier ministre reste hospitalisé à la clinique Pasteur. Ses partisans attendent avec impatience le délibéré de la Cour suprême, qui pourrait enfin mettre un terme à son calvaire judiciaire. L’affaire est étroitement surveillée tant par les médias nationaux qu’internationaux, avec des implications sur la perception de la justice en Guinée.
Alpha Amadou Diallo