Conakry – Une nouvelle affaire de détournement secoue l’Office guinéen de la publicité (OGP). L’ancien directeur général, Mandian Sidibé, et son directeur administratif et financier (DAF), Aboubacar Sidiki Konaté, sont dans le collimateur de la justice. Ils sont accusés d’avoir détourné près de 78 milliards de francs guinéens, une somme colossale qui aurait été soustraite des caisses publiques entre 2022 et 2024.
Dans les couloirs de la Cour de répression des infractions économiques et financières (CRIEF), l’affaire fait grand bruit. Lors d’une récente audience, Malick Marcel Oularé, substitut du procureur spécial, a dressé une liste accablante de charges contre les mis en cause : usage illicite des biens publics, détournement de deniers publics, enrichissement illicite, abus de confiance et blanchiment de capitaux.
Une gestion trouble au sommet de l’OGP
D’après les premiers éléments de l’enquête, la gestion de l’OGP sous l’ère Sidibé-Konaté aurait été marquée par des anomalies financières majeures. L’argent collecté auprès des annonceurs aurait suivi des circuits opaques, échappant aux règles de gestion établies.
Face à ces soupçons, la chambre de l’instruction de la CRIEF a ordonné un audit approfondi de la gestion financière de l’OGP. L’Inspection générale d’État est chargée d’éplucher les transactions effectuées au cours des deux dernières années. Les contrats passés par l’OGP seront également passés au peigne fin afin d’identifier d’éventuelles irrégularités dans l’attribution des marchés publics.
Vers un procès retentissant ?
Mandian Sidibé et Aboubacar Sidiki Konaté, qui clament leur innocence, risquent de lourdes sanctions pénales si les accusations sont confirmées. La CRIEF entend faire de cette affaire un exemple pour lutter contre la corruption qui gangrène les institutions publiques.
D’ici là, une question reste en suspens : où est passé l’argent ? Les conclusions de l’enquête pourraient bien livrer un nouvel épisode explosif de cette affaire aux ramifications multiples.
Algassimou L Diallo