Le Barreau de Guinée a pris la parole ce mercredi 4 décembre 2024, avec une fermeté rare. Dans un pays encore sous le choc du drame survenu au stade de N’zérékoré, où de nombreuses vies ont été fauchées et des dizaines d’autres brisées, l’Ordre des avocats réclame ce que tout peuple digne est en droit d’attendre : la vérité.
« Une enquête indépendante et impartiale. » Les mots claquent dans un communiqué empreint de gravité. Pour le Barreau, il ne s’agit pas seulement de comprendre ce qui s’est passé ce jour tragique, mais surtout de répondre à une exigence fondamentale de justice. Identifier les responsabilités, traduire les coupables devant les juridictions compétentes, et rendre des comptes : tels sont les objectifs affichés.
Ce n’est pas un cri isolé. Ce sont les échos d’un peuple meurtri, révolté, qui refusent que ce drame soit enseveli sous le poids de l’oubli ou d’un silence complice. Les avocats mettent en garde contre les conclusions hâtives et les pressions qui pourraient miner la crédibilité des investigations. Une mise en garde adressée directement aux autorités de la transition, comme pour leur rappeler que leur légitimité repose aussi sur leur capacité à garantir une justice impartiale.
Mais au-delà des mots, une question plane : le pays est-il prêt à regarder la vérité en face ? Le Barreau, en prenant cette position, semble répondre par l’affirmative. En exigeant la transparence, il pose un jalon essentiel dans un processus où la justice n’est pas qu’un idéal, mais une condition de réconciliation nationale.
Ce drame, au-delà de la douleur, interroge sur les failles structurelles, les responsabilités politiques et institutionnelles. L’opinion publique, suspendue aux conclusions de cette enquête espérée, attend des réponses. Des vraies. Pas des artifices.
Car dans le silence des familles endeuillées, dans les regards des blessés, une seule exigence s’impose : plus jamais ça.
Alpha Amadou Diallo