La tension monte au tribunal criminel de Dixinn, transféré exceptionnellement à la Cour d’Appel de Conakry, alors que les plaidoiries et réquisitions continuent dans le cadre du procès des événements tragiques du 28 septembre 2009. Ce mardi 4juin, après les interventions passionnées des avocats de plusieurs figures clés, dont le Colonel Abdoulaye Chérif Diaby, Marcel Guilavogui, Abdoulaye Keïta alias KALONZO, le Colonel Balise Gomou, Paul Mansa Guilavogui et Cécé Raphaël, c’est au tour des défenseurs du Colonel Moussa Thiegboro Camara de prendre la parole.
Dans un retournement de la salle, Me Abdoulaye Keïta monte à la barre pour exhorter le ministère public à cesser ses « affabulations et accusations sans preuves » à l’encontre de son client, un homme qu’il décrit comme ayant servi la nation avec dévouement. « Qui a vu le colonel Tiegboro ou un autre des accusés brandir une arme et tirer sur quelqu’un ? » interroge-t-il avec véhémence, défiant les fondements des accusations.
L’attente d’une preuve tangible est palpable, comme le souligne un avocat vêtu de noir : « Moi je m’attendais à voir une vidéo montrant un accusé en train de tirer. » Maître Jean Moussa Sovogui, dans un plaidoyer éloquent, plaide pour l’acquittement de l’ancien chef des services spéciaux chargés de la lutte contre la drogue. « Si vous deviez rendre votre verdict maintenant, s’il était le seul inculpé, je sais que vous l’acquitteriez. Je suis convaincu qu’aujourd’hui, il aurait été réuni avec sa famille, mais d’autres sont également accusés », souligne-t-il, mettant en évidence la complexité du procès.
« Monsieur le président, les infractions reprochées au colonel Moussa Tiegboro Camara n’étant pas établies, il est impératif de l’acquitter et de lui accorder une libération immédiate, à moins qu’il ne soit retenu pour d’autres accusations », plaide-t-il avec éloquence, clore une plaidoirie marquante dans un procès qui continue de captiver l’attention nationale.
Saliou Keita