Le tribunal correctionnel de Mafanco devient l’arène où se joue un drame politique, mettant en scène l’ancien gouverneur de Labé, Madifing Diané, accusé par l’Union des Forces Démocratiques de Guinée (UFDG), dirigée par Cellou Dalein Diallo, de diffamation, discrimination, abus d’autorité et dénonciation calomnieuse. Les accusations fusent à la suite des déclarations de Diané, pointant du doigt une fraude massive derrière les 42% de voix engrangées par l’UFDG lors du premier tour de la présidentielle de 2010.
Dans l’enceinte solennelle du tribunal, la défense tente de déplacer les pions en demandant la comparution de la partie civile. Cependant, la présidente du tribunal tranche net, refusant cette requête. Diané, de son côté, campe sur sa position, niant toute intention spécifique de viser l’UFDG dans ses déclarations. Son indignation est palpable, se sentant injustement traîné devant les tribunaux.
Au cours des débats, Diané persiste et signe, soutenant ses allégations de fraude électorale massive ayant altéré le résultat en faveur de l’UFDG. Il évoque des éléments tangibles, évoquant notamment une machine présumée destinée à l’impression de cartes électorales et des urnes alternatives découvertes dans l’enceinte d’une mosquée. La défense, quant à elle, tente une manœuvre habile, argumentant que les propos de Diané ne constituent pas une diffamation envers l’UFDG. Ils soutiennent que ses dires suggèrent plutôt une fraude généralisée impliquant l’ensemble des formations politiques.
Le verdict est suspendu dans l’attente de la comparution de la partie civile, fixée au 13 juin 2024. Les coulisses du pouvoir et les enjeux politiques se jouent désormais sous les feux des projecteurs judiciaires, laissant entrevoir un épilogue aussi incertain que captivant.
Saliou Keita