Le Tribunal criminel de Dixinn a été le théâtre d’une confrontation intense ce lundi 15 avril, alors que les prévenus du procès du 28 septembre ont été confrontés à des divergences notables quant aux événements survenus ce jour-là. Au centre des débats : les ordres présumés du capitaine Moussa Dadis Camara demandant à ses hommes de réprimer violemment les manifestants au stade.
Le président du tribunal a ouvert les hostilités en interrogeant un des prévenus, lui demandant s’il avait entendu le capitaine Camara ordonner à ses hommes de « mâter » les manifestants. Une réponse ambiguë a été donnée, divisant davantage les prévenus qui se sont rejetés mutuellement la responsabilité.
Toumba, un des prévenus, a affirmé avoir entendu ces ordres de la bouche du capitaine Camara lui-même, précisant que Marcel, un autre prévenu, était présent lors de cette conversation. Cependant, Marcel a corroboré cette version, expliquant qu’il était là et qu’il avait été envoyé pour réveiller Toumba ce matin-là. Une déclaration qui a visiblement irrité l’ex-chef de la junte, le capitaine Dadis, qui a pointé du doigt les contradictions dans les témoignages.
Selon Dadis, lors d’audiences précédentes, Toumba avait catégoriquement nié la présence de Marcel lors des ordres donnés au salon Escobar. De plus, il a contesté le fait que Marcel ait mentionné ces détails dans sa déclaration initiale. Marcel, quant à lui, a nié avoir fait de telles déclarations, ajoutant à la confusion ambiante.
Toumba, perplexe face à la réaction de Dadis, a exprimé son désarroi quant aux tentatives apparentes de modifier les déclarations des témoins. Il a également souligné des divergences dans les récits concernant les dates des événements, suggérant des incohérences dans les témoignages de Dadis.
Dans un effort pour éclaircir les événements, Toumba a ensuite détaillé sa version des faits, expliquant comment lui et Marcel étaient revenus de Labé et avaient été informés des troubles dans la ville. Il a décrit une série d’événements où Marcel l’aurait informé de la colère croissante du président, avant de le rejoindre dans sa chambre où d’autres officiers étaient présents.
Ces confrontations entre les prévenus soulignent la complexité des événements entourant le 28 septembre, tout en illustrant les défis rencontrés par la justice pour démêler la vérité dans ce dossier sensible.
Saliou Keita