Le tribunal criminel Dixinn, délocalisé à la cour d’appel de Conakry, a été le théâtre de vifs échanges entre accusés et victimes lors des débats de ce mercredi. Les accusations de blessures, d’injures, de séquestrations et de tortures ont été au centre des discussions, marquant une journée intense devant la barre.
Le face-à-face entre le colonel Moussa Tiegboro Camara et Mouctar Bah a débuté par une poignée de main et des sourires, mais a rapidement dégénéré en échanges verbaux tendus. Les invectives ont fusé lorsque le correspondant de la RFI a évoqué les propos attribués à Tiegboro le 28 septembre 2009. L’accusé a nié les accusations, exprimant sa déception envers l’intellectuel qu’il connaissait depuis 14 ans.
Le colonel Abdoulaye Cherif Diaby et le Dr Benn Youssouf Keita ont ensuite pris la parole. Le témoignage du Dr Keita, évoquant la présence de Tiegboro au CHU de Donka en tenue militaire, a été contesté vigoureusement par l’accusé, qui a affirmé n’avoir jamais manqué de respect envers les patients, même lorsqu’il était en civil.
Un autre face-à-face a opposé le colonel Blaise Goumou à l’adjudant-chef Mamadi Soumaoro, portant sur la présence de Goumou au centre de formation de Kaléa. Les échanges ont été houleux, Goumou réfutant les accusations et soulignant son affectation aux services spéciaux à une date antérieure.
Mamadou Lamine Sall a accusé le sergent Paul Mansa Guilavogui de torture au camp Koundara après les événements du stade, soulignant l’existence d’un second jugement sur cette affaire.
Pour la deuxième fois, le colonel Moussa Tiegboro Camara a été confronté à des accusations de torture et de séquestration par l’avocat Thierno Souleymane Baldé et Mamadou Kaly Diallo. L’officier a rejeté fermement ces accusations, affirmant être surpris et démentant toute implication.
Le juge a cherché à éclaircir la situation de la détention d’Ibrahim Camara, dit Kalonzo, au PM3 le jour du massacre. Tiegboro a maintenu sa position, affirmant que Kalonzo avait été détenu ailleurs, tandis que le colonel Tamba Diawara a contredit cette version.
Cette journée de débats a été marquée par des confrontations intenses, laissant entrevoir la complexité des événements survenus le 28 septembre 2009 à Conakry.
Compte rendu par Saidou Lébéret Baldé/ sur Espace FM
Transcrit par : Alpha Amadou Diallo