Le parquet spécial de la Cour de répression des infractions économiques et financières (CRIEF) a animé une conférence de presse, ce mercredi 9 novembre 2022, pour faire le point de l’évolution des 101 dossiers qu’elle instruit, dont celui de Kabinet Sylla « Bill Gates », l’ancien intendant de la présidence de la République l’ex président Alpha Condé.
Selon la substitut du procureur, Joséphine Tinguiano, Sylla « Bill Gates » est poursuivi pour des faits de « corruption dans le secteur privé, détournement de deniers publics, faux et usage de faux en écriture publique, vol en bande organisée, recel de fonds publics, enrichissement illicite, concussion, abus d’autorité, blanchiment de capitaux et complicité ».
Selon elle, à la date de nomination de Sylla au poste d’intendant général (le 4 février 2014), l’intéressé n’avait qu’une seule société dénommée Business Marketing International, et ses nouvelles fonctions ne lui garantissait qu’un salaire de 6 millions de francs guinéens.
La parquet parle des traces de transactions, retrouvées par la Cellule nationale de traitement des informations financières (Centif) variant entre 34 millions de dollars à des milliers d’euros. D’autres transactions indiquent, le bureau du procureur de la CRIEF, des montants de plusieurs milliards GNF.
« Nous ne pouvons pas vous dire avec certitude qu’il a détourné (…) mais nous avons mis suffisamment d’éléments à la disposition des magistrats enquêteurs pour pouvoir asseoir leur conviction (… », a dit le procureur Aly Touré au cours de la conférence de presse.
Les avocats de Sylla « Bill Gates », qui dénoncent les « méthodes » du parquet spécial ont introduit un recours en annulation de l’inculpation de leur client, estimant que la procédure employée ne respecte pas les droits du patron de Djoma Group.
Les poursuites contre les anciens barons du régime déchu d’Alpha Condé sont interprétées par l’ex parti au pouvoir comme une tentative d’écarter de la course au pouvoir des personnalités à même d’être candidats aux prochaines élections prévues à la fin de la période de transition.
Mamadou Kouyaté