Dans le cadre de la fameuse opération visant la « récupération de domaine de l’Etat », selon la version officielle, Sékou Diabaté Bembeya alias « Diamond Fingers », un monument incontournable de la culture guinéenne, a été sommé, le jeudi 15 décembre 2022, de quitter son domicile sis au quartier Cameroun (Paillote), dans la commune de Dixinn, qu’il occupait depuis 45 ans.
L’artiste, qui a fait rêver et qui défendu avec brio les couleurs guinéennes sur les 5 continents, est une énième « victime » de l’opération menée par les nouvelles autorités militaires, via la Direction national du patrimoine bâti public.
« J’ai habité ici depuis 1975, c’est l’Etat qui m’a donné ici, je paye chaque fin de mois 200000 francs guinéens, comme tous les autres d’ailleurs. Sans aucun avertissement on vient on met les croix, on dit dans 10 jours il faut quitter. Je reconnais que l’Etat est dans son droit mais dans la vie on ne doit pas oublier le passé. On a honoré la Guinée et c’est ce qui fait que beaucoup de personnes à travers l’Afrique nous respectent », a tristement rappelé l’artiste.
« Il n’y a pas mal des présidents qui se sont succédé à la tête de notre pays, mais personne n’a pensé à nous faire quitter. On ne pouvait pas imaginer qu’on allait être dans cette situation. Je pense si on ne nous récompense pas davantage, il ne faut pas qu’on nous mette dans des situations difficiles », a-t-il souligné.
Cette nouvelle a provoqué un véritable choc chez les hommes de culture et les patriotes qui ne comprennent pas comment un tel ambassadeur de la Guinée, qui a fait la fierté du pays pendant des décennies, puisse subir un traitement aussi humiliant.
Sékou Bembeya, c’est quand même cet as inimitable de la guitare, membre du mythique Bembeya Jazz national, l’orchestre qui s’est imposé en Afrique et dans le monde, connu et respecté à travers le monde.
Alpha Amadou Diallo