Ce jeudi 10 novembre 2022, l’ex-ministre de la santé, Rémy Lamah, poursuivi pour des faits » de corruption dans la passation, l’exécution et le contrôle des marchés publics et de complicité » a été entendu par la Cour de répression des infractions économiques et financières (CRIEF).
Les faits qui lui sont reprochés remontent en 2020, sur les contrats de passation des marchés avec les importateurs de médicaments et des produits pharmaceutiques en Guinée.
Au cours des débats, le médecin Rémy Lamah dit avoir reçu des instructions de l’ex Premier ministre d’alors (Ibrahima Kassory Fofana) pour surseoir aux contrats de fournitures des produits pharmaceutiques avec la société »seguia » et mettre en place un mécanisme urgent pour éviter la rupture de médicaments. Lamah étaye ses dires par une lettre qui lui a été adressé le 13 juin 2020.
Toutefois, selon lui, cette instruction est intervenue juste après une concertation entre le Premier ministre et le ministre de l’économie et des finances relatives à la passation de marchés publics.
« Une fois ces instructions ont été données, j’ai laissé le soin à l’agent judiciaire de l’Etat de s’occuper de ce qui est de la procédure de résiliation du contrat » a-t-il dit devant la barre.
A la question de la partie civile de savoir s’il avait porté plainte en justice pour faux et usage de faux, le médecin Lamah dit n’avoir pas fait, mais, soutient-il, « j’ai continué à faire des rappels à l’Agent judiciaire de l’Etat ».
Poursuivant sa narration à la barre, l’accusé dit être « mal à l’aise que la société continue d’opérer avec un contrat déjà expiré ». C’est pourquoi, il indique qu’il fallait donc résilier le contrat avec cette société.
Après plusieurs heures d’audition, la cour a renvoyé le dossier le 22 novembre pour la suite des débats.
Amadou Tidiane Diallo