Le président du parti de l’union pour le progrès de la Guinée (UPG), Jacques Gbonimy évoque les dernières questions d’actualité nationale dans cet entretien téléphonique accordé à l’indépendant.org, le 2 Mars 2023.
Lindependant.org : Les Forces Vives de Guinée (FVG) ont lancé un appel à manifester le 9 mars prochain. Que pensez-vous de leurs revendications ?
Jacques Gbonimy : A l’étape actuelle où nous sommes, la question de revendications existe bien sûr, mais il faut partir du principe de la paix qui voudrait que chacun joue son rôle. C’est vrai que les FVG réclament ou ont des revendications, mais il revient aussi au CNRD, qui a aussi le pouvoir, de revoir sa copie et permettre à ce que la paix règne dans notre capitale. Sans la paix, les activités de la transition ne seront pas menées et nous allons retomber dans les mêmes travers que nous avons connus par le passé. C’est au CNRD d’aller vers les acteurs qui pensent être légitimes qui disent être victimes d’injustices.
Lindependant.org : Vous-même, vous sentez vous concerné par lesdites revendications des FVG ?
Jacques Gbonimy : Quand il s’agit de questions judiciaires tous les Guinéens sont concernés. C’est vrai que moi j’ai quitté l’ANAD il y près de 10 mois maintenant, je ne suis pas de ceux qui revendiquent parce que je me suis retiré de la coalition qui est en jeu actuellement. Mais je suis concerné par les questions judiciaires, parce que c’est des gens que j’ai connus qui sont en prison, c’est des gens que j’ai côtoyés qui sont aujourd’hui face à la justice. Ce que je demande c’est que la justice se fasse et que les choses soient accélérées. Mettre des pères de familles en prison pour un long temps sans jugement ça ne rassure pas ceux qui sont même en liberté.
Lindependant.org : La détermination des FVG constituées du FNDC, de l’UFDG, du RPG Arc en ciel, de l’UFR et d’autres partis peut-elle laisser penser qu’un dialogue plus inclusif peut avoir lieu dans notre pays ?
Jacques Gbonimy : J’ai parlé de suspicion, de doute permanant, de manque de confiance. Quand cela arrive dans un Etat, au sein d’un système démocratique, il faut des efforts. Pour moi, les efforts à faire c’est du côté du CNRD parce qu’il y a une frange de la classe politique où la société civile qui pensent qu’elle n’est pas satisfaite. Cela nécessite de négociations, des consultations préliminaires pour permettre à tout le monde d’être autour de la table. Les communiqués et autres ne peuvent pas toujours régler les choses : il faut des missions nocturnes vers ces gens-là, pour pouvoir les convaincre et les amener vers cette table de dialogue-là.
Lindependant.org : Les FVG insistent que le dialogue soit présidé par la CEDEAO. Est-ce que vous approuvez cela ?
Jacques Gbonimy : Oui ! En fait, la question a été dès le départ avec l’implication de la CEDEAO dans les gestions des différentes transitions abordées. C’est vrai que les dialogues qui ont réussi en Guinée ont été faits sans la communauté internationale, mais le niveau de la crise actuelle avec l’implication de la CEDEAO, je pense que le CNRD, si c’est ce qui peut décrisper la situation, doit accepter d’aller avec cette situation pour que nous échappions à ce que nous sommes en train de vivre ou que nous allons vivre prochainement.
Propos recueillis par Alpha Amadou Diallo