Le premier ministre Bernard Gomou, en compagnie des trois facilitatrices, a lancé officiellement les travaux du cadre de dialogue inclusif, ce jeudi 24 novembre 2022, devant le médiateur de la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’ouest (CEDEAO), l’ex président béninois, Thomas Yayi Boni, plusieurs coalitions politiques et un parterre de diplomates étrangers.
Les trois principales coalitions politiques du pays (ANAD, UFR et alliés et RPG Arc en ciel), qui exigent une discussion autour de préalables qu’ils ont posés au gouvernement et à la junte militaire, ont boudé la cérémonie.
Ensemble, ces trois ces coalitions représentent plus de 90% de l’électorat si on se fonde sur les résultats des élections organisées depuis 2010.
La CORED de l’homme d’affaires Mamadou Sylla qui a rompu récemment l’alliance avec le trio, était présente dans la salle.
Pour le PM Gomou, « l’objectif fondamental de cette transition et la rectification institutionnelle et la refondation de l’état. Et que celle-ci ne peut être envisagée sans l’implication des grandes composantes que vous représentez » dit-il.
La facilitatrice Makalé Traoré a exhorté son équipe à rester mobilisé pour que « ceux qui ne sont pas encore là, réticents, méfiants, soient ici (dans la salle) ».
L’ex ministre a assuré que son équipe a travaillé « en toute indépendance durant toute la phase préparatoire de ce cadre de dialogue », invitant au passage tous les participants à se tourner strictement vers « l’intérêt exclusif de la Guinée ».
Les partisans du dialogue inclusif sans préalables, comme Bah Oury, président de l’UDRG (Union des démocrates pour la renaissance de la Guinée) et Lansana Kouyaté, président du PEDN (Parti de l’espoir pour le développement national), se sont adressés indirectement aux coalitions qui n’étaient pas présentes dans la salle.
« En refusant de participer à ce dialogue inter-guinéen qui est un dialogue fondateur des années institutionnelles de la Guinée pour très longtemps, en agissant ainsi, ils risquent de sacrifier leurs partis politiques», a dit Bah Oury.
« On ne cherche pas l’extraordinaire, il faut que le pays soit normal et c’est ce qui est en train de se passer. Nous avons espoir qu’avec cette transition nous aboutirons à cela », a renchéri Lansana Kouyaté.
La déclaration « choc » de la journée a été celle du ministre de l’administration du territoire et de la décentralisation (MATD), Mory Condé, qui a affirmé « qu’aucune manifestation n’est interdite sur le territoire guinéen », précisant dans la foulée que ce sont les « manifestations sur les voies publiques » qui sont interdites.
« Pour preuve, affirme-t-il, les partis politiques tiennent tous les samedis leurs meetings dans leurs différents sièges respectifs », soutient-il.
Le trio de coalitions qui conteste la conduite actuelle de la transition appréciera…
Pour sa part, devant tous les partenaires financiers internationaux et les diplomates, le médiateur de la CEDEAO a invité à « Un dialogue franc », exhortant au passage les coalitions absentes à se joindre à la table des discussions.
Amadou Tidiane Diallo
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NB :
ANAD : Alliance national pour alternance et la démocratie
CORED : Convergence pour la renaissance de la démocratie
UFR : Union des Forces Républicaines qui fait partie du FNDC politique (officiellement dissous)
RPG-AEC : Rassemblement du peuple de Guinée, Arc en Ciel