Dix mois après que le gouvernement de la transition ait annoncé l’interdiction faite aux propriétaires de loyers de demander plus de 3 mois d’avance aux locataires, cette décision peine à être appliquée sur le terrain.
D’après le porte-parole du gouvernement Ousmane Gaoual Diallo, ce n’est pas par la sanction qu’on moralise les loyers.
« C’est une mesure administrative. Le problème que nous avons aujourd’hui, il est double. Pourquoi les concessionnaires demandent cinq ou six mois de loyer ? Parce que quand un locataire n’arrive pas à honorer ses engagements, souvent c’est un parcours de combattant pour le propriétaire de recouvrir ses locations », a-t-il expliqué.
Selon l’ancien ministre de l’Urbanisme, de l’Habitat et de l’Aménagement du Territoire il ne revient pas au gouvernement de fixer le prix du loyer.
« Ce que le gouvernement fait pour aider les citoyens à se loger décemment, c’est d’accroître l’offre de logement. L’État ne peut pas fixer le prix du loyer. Pour fixer le prix, il faut contrôler le coût de la construction, c’est-à-dire fixer le prix du sable, du gravier, de main d’œuvre. On est dans une société libérale où les prix sont libres […] Pour que l’État agisse, il faut que l’un des contractants puisse dénoncer. Les dispositions de cette mesure sont incomplètes, il faut aller plus loin. Il y a énormément de mesures comme ça dans notre pays qui ne s’appliquent pas », a-t-il reconnu dans une radio locale.
Amadou Tidiane Diallo