Psychologue, philosophe, enseignant à l’Université de Général Lansana Conté de Sonfonia, et à l’Institut supérieur des sciences de l’éducation de Guinée (ISSEG) de Lambanyi, Pr Jérémie Lamah essaye, dans cette interview accordée à lindependant.org, de lever un pan du voile sur le phénomène du suicide qui devient récurrent en Guinée, ces derniers temps.
« Tous les humains connaissent la souffrance, tous les humains connaissent ce que c’est que le mal ; la différence est que certains arrivent à supporter la souffrance, à vivre avec la souffrance mais d’autres par contre n’arrivent pas à vivre avec cette souffrance et espèrent qu’il y a mieux que ce qu’ils sont en train de vivre qui n’est pas la souffrance », a expliqué l’enseignant.
Selon lui, il y a deux catégories de suicidés qui s’expliquent selon les cas qui se présentent à la société.
« Il faut distinguer deux faits dans les cas de suicide. Il y a des suicidés normaux et il y a des suicidés anormaux. Les suicidés anormaux sont ceux-là qui souffrent de problèmes psychologiques reconnus. Et il y a des suicidés normaux qui ne souffrent pas d’avance des problèmes psychologiques. Ce sont ceux qui du jour au lendemain se suicident et tout le monde est surpris. Dès lors, on se pose la question de savoir ce qui les a amenés à se suicider… », a-t-il précisé.
« Qu’est-ce qui fait que certains se suicident ? Je trouve la cause du suicide dans la gestion de nos rapports sociaux. C’est dans nos rapports sociaux qu’il y a de la complication, parce qu’il s’agit de la gestion de ce qui nous concerne, des uns et des autres. Quand vous voyez très généralement, c’est la gestion de rapports sociaux qui les entraine au suicide : soit c’est un problème d’infidélité, ou un problème d’héritage ou un problème professionnel. Quand ça arrive comme ça, l’intéressé perd le goût de la vie, il perd le sens de la vie et là, il se dit : il y a autres choses meilleures que ce que je vis, il se trouve un raccourci », explique le psychologue et professeur de philosophie
Ces derniers temps, des cas de morts par pendaison ont été signalés à plusieurs endroits à Conakry et à l’intérieur du pays, notamment à Boké et Siguiri.
Alpha Amadou Diallo