Les travaux de construction et de réhabilitation des routes dans la capitale Conakry provoquent de nombreux désagréments qui gênent la mobilité des citoyens. Interrogés par la rédaction de lindependant.org, des usagers tirent la sonnette d’alarme.
En désespoir de cause, Mamadou Samba Diallo dit avoir abandonné son métier de taxi-motard qu’il exerçait sur la transversale Dabompa-Cimenterie, depuis que les travaux de la voirie urbaine ont démarré, pour se lancer dans le commerce au détail.
L’homme fustige l’état de dégradation des routes et regrette le temps où la circulation était beaucoup plus fluide. Selon lui, c’est une perte de temps de continuer à conduire la moto dans les conditions actuelles.
« Si tu dois réparer tes pneus ou changer de pièces chaque jour, il est préférable d’investir dans commerce. Nous avons vraiment des difficultés à circuler actuellement. J’ai tellement investi au garage que j’ai fini par arrêter de travailler comme conducteur de taxi-moto », a déclaré Diallo, apparemment résigné.
Le constat est le même pour Aissatou Barry, étudiante en chimie, à l’Université Nongo Conakry (UNC).
« Je demande à l’État de poursuivre les travaux afin de pouvoir les terminer. Se déplacer aujourd’hui est devenu un vrai problème car même les raccourcis ne sont pas bitumés. C’est un vrai calvaire ! », dénonce-t-elle.
« J’ai toujours peur quand je me trouve dans la circulation. Il y a des trous partout et cela peut par exemple provoquer un avortement pour une femme enceinte », fait-elle remarquer.
Pour Mamadou Yaya Diallo, résident dans un quartier de la banlieue Conakry, l’État devrait confier les travaux à plusieurs sociétés pour permettre leur accélération.
« Il devrait y avoir une société dans chaque commune pour s’occuper spécifiquement des tronçons engagés. Cela permettra de vite terminer les travaux avec un résultat fiable. C’est la seule solution », soutient-il.
Le ministre des Infrastructures, Yaya Sow – Ndlr : actuellement suspendu par une note Premier Ministre, Bernard Gomou, dans une affaire de fuite d’un audio où certains de ses hauts cadres discutaient des parts de marchés publics, en l’absence du chef de département -, avait annoncé un programme d’environ 200 millions de dollars USD, destiné à réaliser l’ensemble des travaux en cours.
Le gros hic est le coût de réalisation du kilomètre de route qui serait d’environ 1,5 millions USD, selon le ministre Sow. Cela représente un montant élevé pour un Etat manquant cruellement d’infrastructures, où tout est prioritaire.
En attendant, cette situation pénible continue de contrarier les citoyens de la capitale.
Aissatou Walid bah