La décision du gouvernement de transition, ordonnant depuis le 15 septembre 2022 la fermeture de toutes les pharmacies clandestines, a poussé les vendeurs de médicaments à s’orienter vers d’autres commerces, a constaté une journaliste de lindependant.org.
Depuis une quinzaine d’années, Maïmouna Barry, titulaire d’un diplôme d’agent de santé, exerçait le métier de sage femme et se débrouillait dans la vente de produits pharmaceutiques dans son quartier.
A 56 ans, cette dame a été surprise par l’interdiction de la vente des médicaments en dehors des pharmacies agrées, ce qui l’oblige depuis quelques semaines à vendre d’autres marchandises.
« Rien n’est impossible dans cette vie et nous avons toujours un plan pour réaliser des projets. Si nous ne pouvons pas vendre des médicaments, nous pouvons faire autre chose », affirme Barry, qui tient une boutique où elle vend des habits, des bijoux, des produits cosmétiques et des crédits téléphoniques.
La commerçante souligne avoir gardé le contact de ses anciens patients qui visitent parfois sa nouvelle boutique.
Certains anciens vendeurs partagent pourtant la décision du gouvernement. C’est le cas de Mamady Camara, que lindependant.org a croisé dans le quartier Yimbaya pharmacie, dans la commune de Matoto.
« Consciencieusement je pense que cette décision est salutaire. A un certain moment, on pouvait voir des médicaments de contrefaçon qui mettent en danger la santé de la population. Sans compter que la majeure partie de ces revendeurs sont analphabètes », a dit Camara.
Certains citoyens se plaignent néanmoins de la cherté des prix des médicaments au niveau des officines (pharmacies régulières).
“La nouvelle situation est difficile car les produits dans les pharmacies coûtent cher”, fait remarquer un de nos interlocuteurs.
Dans une pharmacie agréée où le reporter de lindependant.org s’est rendu, le prix d’une plaquette de paracétamol se situe entre 3000GNF et 5000GNF, selon la qualité.
Aissatou Walid bah