Certains fonctionnaires désapprouvent le décret du gouvernement de la transition imposant le changement d’horaires de travail dans l’administration guinéenne. Ce mardi 8 novembre, un reporter de l’Indépendant.org a sondé quelques fonctionnaires.
Les travailleurs du public que nous avons pu interroger, interpellent le gouvernement, tout en s’interrogeant sur l’absence de concertation, tel que dénoncé par le mouvement syndical.
A.K, une dame en poste au ministère de la fonction publique, a exprimé ses craintes par rapport au nouveau rythme de travail qui pourrait provoquer des ennuis de santé.
« Nous craignons vraiment pour notre santé avec cette décision unilatérale du gouvernement. On se réveille à 4 h du matin, tous les jours, pour être là à 8h. Si on doit quitter ici à 18h, avec les bouchons, les routes dégradées, il arrive qu’on rentre à minuit. Il faut se laver, il faut manger, etc. Nos heures de sommeil sont limités à environ 3 heures », affirme-t-elle.
Cette dame demande aux autorités d’exprimer de la « pitié » à l’endroit des fonctionnaires.
« Nous sommes des êtres humains, on n’est pas des machines. Et nous ne devons pas bâcler le travail qu’on nous confie », souligne cette source.
Pour Mbemba Cissé, un autre fonctionnaire, « le gouvernement devrait voir la situation du pays », même si l’administration devrait travailler plus pour favoriser le développement du pays.
« Toutes les activités sont centralisées à Kaloum ici, le matin tout le monde descend, le soir tout le monde remonte. Je me demande d’ailleurs quelle a été la source d’inspiration du gouvernement ; on n’a pas de train, ni métro, ni une société de transport. Nos routes sont dégradées c’est qui occasionne souvent l’embouteillage. C’est épuisant », lance-t-il.
« Je pense que le gouvernement devrait revoir cette décision », conseille Cissé.
Pour sa part, le mouvement syndical, qui est montée au créneau pour dénoncer le décret imposé aux fonctionnaires, appelle aux respects des accords tripartites signés.
La CNTG (Confédération nationale des travailleurs de Guinée) et une dizaine de structures syndicales ; qui « condamnent et rejettent énergiquement toute violation » de leurs droits, demandent au président de la transition de rapporter tout simplement le décret controversé.
Contacté au téléphone par lindependant.org, le chargé de la communication au ministère de la fonction publique a dit s’abstenir de tout commentaire, sans l’autorisation préalable de son ministre…
Alpha Amadou Diallo