L’ex coordinateur du Front national pour la défense de la constitution (FNDC), Abdourahmane Sano, inculpé dans une affaire de « participation à une réunion publique non autorisée », a bénéficié le mercredi 11 janvier 2023 d’une relaxe pure et simple décidée par les juges du Tribunal de première instance (TPI) de Mafanco. Une « grande victoire », clament ses avocats !
Selon l’un des défenseurs de Sano, Me Mohamed Traoré, cette décision des juges du TPI de Mafanco « fera date dans l’histoire de la justice guinéenne ».
« (…) Le dossier en lui-même était très simple. Le procureur de la République aurait pu classer cette affaire sans suite (mais) il a voulu faire un forcing. (…) Le juge a constaté que même si M. Abdourahmane Sano a pris part à des réunions publiques non déclarées, le législateur n’a prévu aucune sanction par rapport à la violation de l’obligation de déclaration préalable des réunions publiques », a-t-il détaillé.
Ex ministre de l’agriculture, Sano a donc réussi à se sortir d’une situation difficile au moment où plusieurs ex hauts responsables croupissent dans les geôles de la Maison Centrale de Conakry, pour des faits parfois assimilés par les défenseurs des droits de l’homme à des « délits d’opinion ».
Selon nos sources, l’ambassadeur des Etats-Unis a rencontré ces derniers jours le colonel Mamadi Doumbouya pour évoquer, entres autres sujets, le cas des nombreux détenus, y compris ceux incarcérés par la Cour de répression des infractions économiques et financières (CRIEF) depuis près d’un an.
Hier, l’Alliance nationale pour l’alternance et la démocratie (ANAD) a également fustigé l’inculpation de Sano.
D’autres leaders du FNDC, un mouvement officiellement dissous par la junte militaire au pouvoir, sont actuellement en prison. Parmi eux, l’actuel coordinateur du FNDC, Oumar Sylla dit « Foniké Mengué » et Ibrahima Diallo…
Aïssatou Walid Bah