La grève des gardes pénitentiaires, déclenchée ce mercredi 21 juin 2023, a empêché la reprise annoncée du procès du massacre et des exactions commises le 28 septembre 2009, sous le règne de la junte militaire dirigée à l’époque par le capitaine Moussa Dadis Camara.
La gardiens de prison sont en colère. Ils ont déposé une plateforme revendicative pour exiger plus de droits dans le but, selon eux, d’améliorer leurs conditions de vie et de travail.
Globalement ladite plateforme se présente ainsi :
1. La finalisation des démarches pour l’acquisition des moyens logistiques pour les établissements pénitentiaires ;
2. L’engagement des 135 bénévoles à la fonction publique ;
3. L’augmentation de 500 000 GNF sur le salaire de chaque agent en guise de compensation du ravitaillement en riz ;
4. Le démarrage de la formation commune de base de 262 agents dès que possible ;
5. L’attribution de grades à l’ensemble du personnel à la fin de la formation commune de base des 262 gardes pénitentiaires ;
6. La signature de l’arrêté conjoint accordant des primes et indemnités conformément au statut particulier du personnel pénitentiaire.
Le problème est que le jour du déclenchement du mouvement de protestation coïncide avec celui annoncé pour la reprise du procès du 28 septembre 2009.
Les grévistes semblent déterminés à faire respecter leurs différents points comme l’indique leur porte-parole, Mamady 2 Camara qui rappelle qu’un accord signé du chef de cabinet du ministère de la Justice, Lancinet Keïta avait été signé dans ce cadre.
« Si aujourd’hui, le ministre de la justice et des droits de l’Homme me dit que cet accord n’a pas de valeur, que les anciens ministres nous ont trompé. Pour nous, l’administration est une continuité en plus que cette commission ne doit pas exister, pourtant, c’est bien cette commission qui a pris ce corps (Gardes Pénitentiaires ndlr) dans la boue de 2000 jusqu’à ce jour ce, après 10 ans de travail. En 2009, nous avons déclenché une grève de 40 jours, c’est suite à cela que nous avions été immatriculés. Tout cela grâce à l’appui de cette commission. Et si aujourd’hui, cette commission est bafouée, on montrera à l’opinion nationale et internationale que chaque groupement a une organisation interne. Nous sommes paramilitaires, on ne grève pas, mais on demande nos droits et le droit s’arrache. Nous sommes là jusqu’à la satisfaction totale de ces points énumérés », a expliqué Camara.
Le ministère de la Justice n’a pas encore réagi à la situation. A l’audience du procès du 28 septembre de ce mercredi ouvert comme prévu, le président du tribunal, constatant la situation, a décidé de renvoyer les débats au 10 juillet 2023.
Alpha Amadou Diallo