La société Bel Air Mining (Alufer) qui exploite de la bauxite dans la zone de Boffa (à l’Ouest de la Guinée) traverse depuis plusieurs mois des difficultés au milieu desquelles elle se débat pour se redresser. Comme pour ne pas lui faciliter la tâche, le ministre guinéen des mines et de la géologie, Moussa Magassouba a ordonné la suspension de ses activités, suite à une affaire de pollution…
Selon une source qui s’est adressée à WESTAF MINING, une mission du ministère guinéen des mines a séjourné la semaine dernière dans la zone pour inspecter les installations de la société, après l’affaire de « pollution » des eaux qui a été à la base de la décision de Magassouba.
Une barge défectueuse transportant environ 7000 tonnes de bauxite a coulé dans le fleuve (voir lettre ci-dessous), provoquant des désagréments chez les pêcheurs et les populations environnantes.
La mission du ministère des mines et de la géologie qui s’est rendue à Boffa pour visiter l’exploitation de Bel Air Mining a toutefois pu faire son propre constat.
Selon nos sources sur les 4 barges dont dispose la société, seules 2 sont en état de fonctionner normalement.
« Il y a une barge qui doit être remise à niveau et une autre (Ndlr : celle qui a coulé) qui est hors service », a déclaré une de nos sources.
Bel-Air Mining appartient à la compagnie Alufer, qui est essentiellement contrôlée par des intérêts britanniques et dont l’objectif initialement affiché était d’exporter de 5 millions de tonnes de bauxite par an.
En Mars 2021, avec la fluctuation des prix de la bauxite et les difficultés d’amortissement des énormes charges opérationnelles (Ndlr : officiellement les partenaires d’Alufer auraient investi plus de 200 millions de dollars USD), la société s’est retrouvée croulant sous les dettes, estimées entre 50 à 70 millions USD, obligeant les créanciers de la compagnie à reprendre la gestion de la société…
« Ce qu’on peut reprocher à Bel Air Mining c’est la dissimulation d’informations après l’incident de la barge. Mais en tant que telle, une pollution provoquée par la bauxite n’est pas comparable à celle occasionnée par le pétrole par exemple. La société peut bien continuer ses activités en réparant les dégâts causés et en payant des amendes », a commenté un expert minier.
« Dans sa situation, il faut comprendre que cette société a besoin de travailler pour résorber son déficit », a-t-il souligné.
Selon une de nos sources, Bel Air Mining serait dans l’attente d’une quinzaine de barges commandées à l’extérieur pour reprendre de plus belle ses activités, si le ministre Magasssouba accepte de lever la mesure de suspension…
(Source : Westaf Mining)