La Loi de Finance Rectificative (LFR) en cours d’examen est une grande plaisanterie. L’économie guinéenne est anémiée pour entre autres raisons :
1)- le fait que l’économie repose essentiellement sur les mines dont les recettes sont en baisse
2)- le climat sociopolitique délétère a pour conséquence la baisse des activités économiques, ce qui entraîne une baisse des recettes, y compris au niveau de la douane (baisse des importations)
3)- l’abus dans la passation des marchés publics (des marchés de gré à gré) contribue à siphonner les ressources de l’état
4)- étant en période de transition, la Guinée ne bénéficie pas de financements extérieurs
5)- la dette intérieure est de 2 Milliards de dollars avec un stock de la dette de 250 Millions en 2022.
Les possibilités de l’état pour accroître des recettes sont extrêmement réduites :
1)- au vu de la contraction de l’économie, l’option de l’augmentation des impôts est à écarter car les entreprises sont asphyxiées
2)- les possibilités d’emprunts sont aléatoires dans la mesure où habituellement, les banques qui achètent souvent les bons du trésor sont en sous liquidités ( alors qu’habituellement, nos banques sont en sur liquidités). Par conséquent, dans l’hypothèse d’une émission de bons de trésor risque de ne pas atteindre ses objectifs.
3)- le budget n’est appliqué qu’à 75% au mieux et les dépenses sont essentiellement consacrées au fonctionnement.
Le CNRD doit clairement expliquer aux guinéens qu’il va recourir à la planche à billets.
L’Etat n’arrive plus à honorer ses engagements.
La réalité est que ce système est celui de Doumbouya. Il ne s’est pas gêné de porter une montre de 400.000 euros sans compter ses multiples acquisitions immobilières. C’est lui qui donne l’exemple.
Vivement le retour à l’ordre constitutionnel
́Mohamed Tall, ancien ministre, directeur de cabinet du président de l’UFR