Ibrahima Mbemba Bah, responsable de la communication du Bloc Libéral (BL) a abordé plusieurs questions d’actualité, dont le dialogue politique, dans cette interview accordée à lindependant.org.
Lindependant.Org. Depuis trois jours, le premier ministre reçoit les chefs des différents départements et chaque ministre a reçu sa feuille de route pour faciliter la transition. Quel est le point de vue pour bloc Liberal (B.L) par rapport à cette démarche ?
Ibrahima M’Bemba Bah : Nous disons tout simplement que les choses commencent à aller maintenant dans la mesure ou on a dit que la transition c’est 24 mois et le début est en ce mois de janvier. La date traduit toute la volonté de du CNRD et de l’ensemble des membres du gouvernement d’aller vers la finalisation du processus de transition. Nous espérons qu’il n’y aura pas de précipitation, encore moins de lenteur dans l’exécution des différentes tâches qui seront assignées à chaque ministre pour permettre au pays de revenir rapidement à l’ordre constitutionnel.
Lindependant.org : Le ministre porte-parole du gouvernement a tranché dans le débat concernant la reprise de la délocalisation du cadre de dialogue inter-guinéen. Pour Ousmane Gaoual Diallo, le dialogue dans un pays est permanent. Quelle est votre réaction ?
Ibrahima M’Bemba Bah : Nous sommes en phase avec le porte-parole du Gouvernement, on a dit qu’on met un cadre de dialogue, un cadre permanent de dialogue ; ça veut dire que certes qu’il y a eu des conclusions lors de ce qui a été tenu entre le mois de novembre et le mois de décembre, mais ça ne veut pas dire que tout est achevé et que les portes sont closes. Il y a toujours une brèche, une possibilité pour que ceux qui n’ont pas participé au dialogue reviennent dans le jeu politique, ils ont leur mot à dire dans le processus de transition parce que comme l’a dit le colonel, c’est une transition inclusive.
Lindependant.org : Ousmane Gaoual Diallo a aussi dit qu’il y a aucune raison que le dialogue se tienne ailleurs, parce qu’il a été bouclé dans le pays…
Ibrahima M’Bemba Bah : C’est un peu le discours du gouvernement, la fermeté est tout à fait compréhensible car nous estimons que ça été bouclé, mais il y a des possibilités pour permette aux différents acteurs de revenir dans le jeu politique. Seulement nous nous ne partageons pas l’idée d’aller faire un quelconque dialogue à l’extérieur de notre pays, la Guinée n’est pas dans une situation de guerre ou d’instabilité permanente au point qu’il faut dépasser les différents belligérants, comme ce qui se passe actuellement dans l’Est de la République démocratique du Congo ou bien en Ukraine, ce n’est pas le cas. Nous sommes certes dans une transition mais plus ou moins pacifique qui permet de tenir un dialogue franc et sincère autour de la table en Guinée.
Lindependant.org : Pendant ce temps, le colonel Amara Camara, porte-parole et secrétaire général de la présidence, lui, a fait une mise au point sur le démarrage des 24 mois fixés comme durée de la Transition. Il dit qu’aucune volonté extérieure de viendra perturber le processus en cours. Est-ce que c’est votre point de vue ?
Ibrahima M’Bemba Bah : Nous, en tant que parti politique, nous estimons que la Guinée fait partie du conseil des Nations. Toutes les organisations que vous voyez là, que ce soit la CEDEAO, les Nations Unies ou bien l’union Africaine, nous avons œuvré toujours dans notre histoire à collaborer avec les institutions là, comme vous le savez. Egalement, la Guinée est un pays qui à toujours voulu prendre son destin en main, à agir selon la volonté de ses fils et de ses filles. Donc c’est vrai les ingérences extérieures ne seront pas le bienvenues parce que, il ne faudrait pas qu’un autre vient décider à la place des Guinéens. Ce n’est que le peuple de Guinée et l’ensemble des acteurs sociopolitiques qui peuvent décider de l’avenir de ce pays-là.
Lindependant.org : L’ex coordinateur du FNDC a finalement été relaxé hier. Il était inculpé pour avoir participé à une réunion non déclarée. Comment vous avez accueilli cette décision ?
Ibrahima M’Bemba Bah : Nous faisons partie de ceux qui estiment que la liberté de réunion et de mouvement sont consacrés par les lois de la république en Guinée. Nous avons choisi la démocratie comme système de gouvernement. Il n’y a pas de raison qu’une personne soit véritablement empêchée dans ses droits, donc s’il a été relaxé c’est salutaire. Nous espérons que ces choses là seront évitées.
Propos recueillis par Alpha Amadou Diallo