Alors que les coups d’État se succèdent et que les transitions militaires s’éternisent, la démocratie ouest-africaine semble à bout de souffle. Face à l’impuissance des textes régionaux, à la paralysie de la CEDEAO et au désengagement occidental, les libertés reculent dans un silence quasi général. Un cri d’alerte a été lancé à Dakar pour dénoncer cet effondrement progressif et appeler à un sursaut collectif avant qu’il ne soit trop tard.
Ce qu’il faut retenir :
La démocratie en Afrique de l’Ouest vacille sous le poids des transitions militaires prolongées, du recul des libertés et de l’impuissance des institutions censées la défendre. C’est le cri d’alarme lancé à Dakar lors d’un entretien entre un analyste de la région et la Directrice Afrique de l’Ouest de la Fondation Friedrich Naumann pour la Liberté.
Trois constats majeurs :
- Des textes sans effet : Protocole de la CEDEAO, Charte africaine de la démocratie ou Déclaration de Bamako… Tous peinent à empêcher les violations démocratiques, faute de volonté politique et de mécanismes contraignants.
- Une CEDEAO affaiblie : Incapable de faire respecter ses engagements, l’organisation régionale voit son autorité s’effriter, ouvrant la voie à des juntes qui s’installent durablement au pouvoir.
- Un désengagement occidental préoccupant : L’abandon progressif du soutien actif à la démocratie dans la région favorise l’enracinement d’autocraties et transforme les violations de l’État de droit en banalité.
Enjeu vital :
Réactiver une pression politique forte – régionale et internationale – pour sortir les processus de transition de l’impasse et redonner un sens à l’idéal démocratique. Faute de quoi, l’Afrique de l’Ouest risque de devenir un cimetière silencieux des promesses républicaines.
Algassimou L Diallo