Dans la nuit du 6 janvier, Thierno Mamadou Bah et Mamadou Aliou Diouldé Diallo, deux figures majeures de l’UFDG, ont été arrêtés à Ratoma. Accusés de troubler l’ordre public, leur interpellation suscite colère et inquiétude au sein de l’opposition guinéenne. Tandis que le tribunal de Dixinn se prépare à les juger, la tension monte, promettant des jours décisifs pour la scène politique guinéenne.
C’est sous le clair de lune que les deux hommes ont été conduits à la Direction centrale de la police judiciaire (DCPJ), une institution nichée au cœur de la capitale. La raison de leur arrestation ? Une implication présumée dans des actes visant à troubler l’ordre public.
Les tensions étaient palpables alors que les militants et sympathisants de l’UFDG tentaient de comprendre les motifs réels de cette intervention. « Ils ont été arrêtés sans justification claire », s’indigne un jeune militant sous couvert d’anonymat. « C’est une tentative de museler l’opposition », ajoute-t-il, le regard sombre.
Le lendemain matin, au siège de la DCPJ, l’atmosphère était électrique. Bah et Diallo, en tenue sobre, ont été auditionnés pendant de longues heures. Des sources proches de l’enquête rapportent qu’ils auraient été interrogés sur leur rôle présumé dans l’organisation des manifestations récentes, orchestrées par les forces vives de Guinée pour exiger le départ du Comité National du Rassemblement pour le Développement (CNRD) du pouvoir.
Les manifestants, armés de pancartes et de slogans résonnant dans les rues de Conakry, réclamaient un changement radical et une transition rapide vers un régime civil. Les événements de cette nuit ne sont qu’une partie de l’escalade des tensions entre le CNRD et l’opposition politique.
Ce mardi, les deux cadres de l’UFDG comparaîtront devant le tribunal de première instance de Dixinn. Une procédure qui s’annonce cruciale pour l’avenir de l’opposition en Guinée. Déjà, des appels à la mobilisation se font entendre, les militants prévoyant de se rassembler devant le tribunal pour montrer leur solidarité.
« Nous voulons juste une Guinée libre et démocratique », confie Fatoumata, une militante présente lors de la manifestation. « L’arrestation de nos leaders ne nous arrêtera pas », déclare-t-elle avec ferveur.
Alors que les regards se tournent vers le tribunal de Dixinn, l’issue de cette affaire pourrait bien marquer un tournant décisif dans la lutte pour le pouvoir en Guinée. Les prochains jours s’annoncent décisifs, dans un climat de plus en plus tendu.
Amadou Diallo